»Nous couperons la tête de ceux qui interfèrent »

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C’est sur un ton ferme que le président de la République s’est exprimé, hier, lors des travaux de la deuxième journée de la conférence nationale sur la réforme de la justice.Plus que des réalités, le chef de l’Etat a fait un constat amer de la situation. Il avouera, d’ailleurs, qu’  » en plus des cadres de l’Etat, d’autres personnes qui se considèrent puissantes tentent d’influer sur le travail des juges « . Il indiquera dans ce sens que le juge ne « doit en aucun cas dépendre d’autres facteurs que sa propre conscience (…) parce que, ajoutera le chef de l’Etat, la véritable réforme de la justice n’est pas dans les discours officiels, mais plutôt dans ce que ressent le citoyen dans sa vie quotidienne « .Le Président Bouteflika a par ailleurs précisé que les réformes en cours, notamment dans l’institution judiciaire, sont « un choix souverain de l’Algérie » et qu’elles ne sont imposées par personne. « Ni les Américains ni les Européens ne nous ont imposé quoi que ce soit. C’est un choix souverain que nous pourrons remettre en cause dès qu’il contredit nos valeurs », a encore expliqué Abdelaziz Bouteflika qui a noté aussi que les changements opérés ces dernières années commencent à apporter leurs fruits. « Il y a des changements concrets qui ont permis aux citoyens de reprendre confiance en les services de la justice « , a-t-il noté avant de rappeler les moyens mis en œuvre pour parvenir à cet objectif. « Nous nous sommes attelés, pour ce faire, à réunir tous les facteurs matériel, humain et légal susceptibles de permettre à la justice d’accomplir la mission d’arbitrage impartial et intègre, garant de l’exécution des lois visant la préservation de la stabilité sociale et la protection de la liberté de l’initiative économique, de la concurrence, de l’investissement interne et externe », a-t-il précisé. Toujours dans le sillage des réformes engagées depuis son accession à la magistrature suprême, le président de la République a pris l’exemple de la loi sur la prévention de la lutte contre la corruption qui doit débarrasser « notre pays de toute forme de corruption, de clientélisme, de favoritisme et d’usage illicite des biens de l’Etat ». Notre pays, a-t-il poursuivi, est parmi les premiers pays à avoir signé la convention internationale contre ce fléau parce que « nous sommes conscients de la saignée qu’occasionnent ces maux aux économies des pays et du retard qu’ils causent aux programmes de développement, en décourageant l’investissement local et étranger ».Le projet de l’amnistie générale a pris également une part importante dans le discours de Abdelaziz Bouteflika qui a précisé d’emblée qu’un référendum sera organisé sur la question « dès que les conditions seront réunies ». Le chef de l’Etat dira qu’il est conscient du fait qu’il « est difficile de concilier le loup et la chèvre », mais la réconciliation nationale « exige de tout un chacun un prix à payer ». Autrement dit, les familles victimes du terrorisme doivent être compréhensives en vue d’aboutir à la réalisation de ce projet. « Nous savons très bien combien il est difficile d’oublier les atrocités subies, mais nous avons intérêt à aller vers la réconciliation nationale », a lancé M. Bouteflika qui déclarera que l’intérêt de l’Algérie « exige de tous ceux qui ont vécu les horreurs de la tragédie nationale de contenir leur rancune, de pardonner et de réfléchir à l’avenir au lieu de jeter les générations d’après la tragédie dans une spirale de haine ».

Ali Boukhlef

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