Les divergences renvoyées dos à dos

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La première session du conseil national du FLN s’est clôturée, hier après-midi, dans la sérénité qui caractérise les partis uniques. Ni la lecture des résolutions finales ni les interventions, très circonstancielles d’ailleurs, n’ont permis au vieux parti de guérir ses blessures. Tout est resté en l’état. Pas d’intervention fracassante, quoique les travaux se soient déroulés à huis clos, et pas de trace de la fameuse liste qui divise le parti en trois tendances. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, a affiché bonne mine à la clôture des travaux. Il s’est permis même de lancer des flèches à certains journaux qui ont parlé de tiraillements à l’intérieur de l’ancien parti unique. « Certains journaux ont titré qu’il y des problèmes au FLN. Nous respectons la liberté de la presse mais nous recommandons à nos amis de la presse de faire preuve de professionnalisme. Il n’y a pas de problèmes au FLN. Il y a des divergences sur certains points, et c’est une tradition dans notre parti depuis longtemps », a répliqué le chef du Front de libération nationale, sans vraiment convaincre. Il met de côté la fameuse liste des 120 « arrivistes » et la lettre de Si Affif qui scinde le parti en trois. Certaines indiscrétions parlent de certaines interventions sur le sujet qui sont tout simplement éludées sous prétexte qu’il ne faut pas « ouvrir d’autres fronts ». Mais la satisfaction des participants à cette première rencontre de l’instance suprême du parti depuis le congrès « réunificateur » de janvier 2005 est celle de pouvoir d’abord tenir le conclave. Celui-ci a été retardé d’au moins deux mois pour des raisons de « calendrier », selon Belkhadem qui avance des activités ayant empêché la tenue de la session en son temps.Dans la résolution finale, les militants du FLN se félicitent, par exemple, du renouvellement des instances de base de leur parti, certaines mouhafadate n’ayant pas été renouvelées depuis pratiquement quinze ans. Comme ils se disent contents de la couverture médiatique consacrée à leur formation dans de multiples activités.Belkhadem se dit, en outre, défenseur de la liberté de la presse et du pouvoir d’achat des citoyens. Ce dernier point est une référence à sa demande d’augmentation des salaires, que le chef du gouvernement et le président de la République refusent jusqu’à présent, la conditionnant à la réunion de plusieurs critères, notamment la croissance économique et l’inflation. Sauf que le discours du FLN sur ce dernier point a évolué. Le parti de Belkhadem parle désormais de « la légitimité de la revendication de l’augmentation des salaires » mais dans le cadre d’un dialogue « sérieux et transparent entre les partenaires sociaux dans le cadre de la tripartite ».En tout cas, le FLN a mis les bases, conjoncturelles, pour préparer les élections de 2007 qui détermineront le degré de sa présence (ou de son absence) sur le terrain.

Ali Boukhlef

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