Belkhadem a déçu les chefs d’entreprise

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La récente sortie de secrétaire général du FLN, lors du Forum des chefs d’entreprises (FCE), réservé pour les chefs de partis politiques pour débattre de leur programme économique, n’a pas beaucoup convaincu. Les patrons des entreprises, venus, à n’en pas douter, écouter ce que propose le premier responsable du vieux parti, sur le volet économique, mais surtout entendre quelques nouveautés concernant leur secteur, sont restés sur leur faim.

Et pour cause, ces derniers, et devant un parterre de ministres FLN, ont eu à (re) découvrir un Belkhadem qui n’est pas du tout à l’aise sur les questions économiques et financières. Pis, son programme ne propose aucune nouveauté et se situe, le moins qu’on puisse dire, loin des préoccupations et des ambitions des chefs d’entreprise. Interpellé à maintes reprises, par l’assistance, à argumenter d’avantage, l’invité du FCE, usant confusément de sa double casquette, a lâché, après la présentation de son programme :  » Je peux vous répondre en mettant les deux casquette, SG du FLN, et Chef du gouvernement « . Lui, qui était invité, il faut bien lire, en sa qualité de secrétaire général du FLN.

Pour ce qui est de son programme électoral, le chef de file de l’ex-parti unique, a indiqué d’emblée qu’il repose essentiellement sur  » la réhabilitation de la valeur du travail, l’accroissement du pouvoir d’achat, mais aussi l’amélioration constante des conditions d’efficacité de l’entreprise algérienne « . Tout en qualifiant de  » solutions idoines  » la réconciliation nationale et le programme de soutien à la relance économique, le conférencier a souligné que son parti a retenu un cadre stratégique d’action.

Il s’agit, selon ses propos, d’une part,  » de faire, de l’économie algérienne, une économie puissante, créatrice de richesse « , et d’autre part,  » les revenus et des entreprises algériennes des agents compétitifs, créateurs de progrès et d’emploi  » S’agissant des réformes, Belkhadem, a tenu à évoquer la restructuration du système bancaire public, à travers l’ouverture et le renforcement des capacités de gestion des risques. Car, a-t-il ajouté, “ces dernières sont susceptibles d’amener les grandes banques étrangères à créer leurs propres capacités, à une seule condition, celle de s’engager, uniquement, à servir les entreprises algériennes, notamment la petite et moyenne entreprise. Par ailleurs, le SG de l’ex-parti unique a plaidé pour que le marché financier se développe pour assurer la mobilisation de l’épargne.

 » La Bourse existe, mais il faut la faire vivre « , a-t-il souligné. S’agissant de la stratégie industrielle, le Chef du gouvernement, puisqu’il a répondu sous cette casquette, a déclaré que cette dernière doit reposer sur les capitaux nationaux et les capacités algériennes.

A une question relative à la bureaucratie et à la corruption, Belkhadem, a affirmé que la lutte contre ces phénomènes, doit reposer absolument sur une rémunération conséquente des agents qui exercent dans les administrations, à savoir, la douane, les impôts, et ce, par l’octroi de salaires respectables, afin, a-t-il précisé, de les mettre à l’abri de la tentation.  » Même avec 20 ministères, ils ne suffiront pas à venir à bout de la bureaucratie, car elle ancrée dans nos têtes « , a-t-il argué. Sur ce point précis, il a annoncé, en grandes pompes, que la grille nationale des salaires sera finalisée l’automne prochain.

Celle-ci, deviendra une nécessité, car, les dernières augmentations salariales, qui faut-il le rappeler, étaient son cheval de bataille, le long de l’année passée, ne reposaient sur aucune cohérence. Par ailleurs, Belkhadem reconnaît qu’en matière de privatisation, la politique prônée jusqu’ici, n’a pas donné les résultats escomptés. En somme, Belkhadem, même de l’avis de quelques patrons présents, avait fait la plus mauvaise prestation des chefs de partis.  » On aurait souhaité que ce soit un programme beaucoup plus pragmatique et non un discours populiste « , nous a lancé à la fin du passage de Belkhadem, un patron d’entreprise, qui a signalé qu’il existe une grande différence entre lui et Ahmed Ouyahia.

A ce propos, le SG du RND, a, durant son passage au FCE, su tirer son épingle de jeu, en proposant un programme pragmatique, qui répond beaucoup plus aux attentes des différentes couches de la population. Le seul chef du parti de l’alliance présidentielle qui a réussi l’examen des chefs d’entreprise est, sans risque de se tromper, Ahmed Ouyahia. Les membres du FCE, en sus de redécouvrir les talents d’orateur de cet homme qui excelle dans l’art des réponses subtiles même aux questions qui fâchent, a réussi ce cap, au point ou M. Hamiani lui a soumis une invitation d’adhésion au FCE.

Sur un autre chapitre,

M. Belkhadem, a saisi l’occasion, juste après son exposé, pour animer un bref point de presse. En effet, tard dans la nuit, le chef du gouvernement a déclaré que la révision de la constitution se fera très convenablement après les élections législatives.  » Le président s’est engagé officiellement à ce propos, mais reste seulement la formulation par écrit, et je pense que ça sera après les législatives » a-t-il indiqué. Au sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, à savoir la santé du président Bouteflika, le SG du FLN, tout en soulignant qu’il n’est pas du tout son médecin, a écarté d’un revers de la main, les rumeurs faisant état de la maladie du chef de l’Etat :  » le Président exerce bel et bien ses fonctions « . Questionné sur les futurs relations entre notre pays et la France, au lendemain des élections présidentielles dans Hexagone, l’orateur dira que  » si la France officielle se démarque de la France coloniale, je croix que nos relations seront des plus normales « , et ce quel que soit le vainqueur de ces présidentielles.

Salah Benreguia

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