La refondation de l’Etat et la réhabilitation du politique au cœur des débats

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Avant-hier soir, c’était au tour de Mohamed Nabi, ancien ministre de l’Emploi, Slimane Cheikh, ex-ministre de l’Enseignement et ensuite de la Culture, ainsi que Abassa, responsable de l’Institut Abassa de la communication.

Le thème abordé par le triumvirat été celui de la réfondation de l’Etat et la réhabilitation du politique. Abordant la parole en premier, M. Nabi n’est pas allé par mille chemins pour fustiger le pouvoir en place. Pour M. Nabi, la célèbre expression.

Où est l’Etat” n’est pas le fruit du hasard et elle dure depuis longtemps, a-t-il souligné. Sur le même ton, l’orateur estime que le boycott massif des dernières législatives constitue un rejet. Il se pose, par ailleurs des questions sur la  » réaction absurde du pouvoir, car l’abstention est une forme de vote « , a-t-il indiqué. Par ailleurs, le conférencier estime que la nouvelle loi électorale est absurde, avant de dire que  » si on applique la règle de 4% aux partis de l’Alliance, il seront exclu du jeux politique ». « On espérait à une réflexion de fond après les élections « , a-t-il regretté. Pour M. Nabi, la situation est grave car tout est verrouillé par le pouvoir. Ainsi, selon M. Nabi, la véritable réhabilitation et réfondation doit se faire auprès des masses des algériens qui n’ont aucune issue, a-t-il expliqué.

L’ancien ministre de l’Emploi a estimé qu’avec la fermeture de tous les champs,  » les Algériens trouvent refuge dans le fondamentalisme religieux et politique « , a-t-il indiqué.

Abordant le côté des alternatives, l’orateur a estimé qu’il faut proposer  » une véritable alternative qui prendra en charge les vrais problèmes des algériens et celle qui sera crédible ». Ne ménageant personne au passage, notamment la loi sur les partis et celle électorale, M. Nabi considère que  » tout est politique en Algérie, même le pouvoir et l’opposition instrumentalisent la religion, l’histoire… « , avant d’ajouter que ces deux entités n’ont pas d’idéologie. Pour l’orateur,  » l’organisation du pouvoir, les instances élevées et les autres institutions sont du ressort des pouvoirs successifs « , ce qui a induit, selon lui,  » le total discrédit de la chose politique « .

Abordant l’autre thème du débat, M. Nabi a estimé qu’on ne peut réhabiliter dans les discours actuels  » superficiels et épisodiques « , car le véritable débat est celui  » de la justice sociale afin de prendre en charge les véritables problèmes de la majorité des algériens « . Pour lui, les harragas, les inégalités sociales, la paupérisation croissante sont l’illustration de la situation « . L’orateur a ajouté que  » c’est une illustration de la révulsion et de la colère devant l’expansion de la mise à sac du pays, devant la corruption et autres fléaux « .

De son coté, M. Slimane Cheikh, ancien ministre a estimé que ce thème doit être aborder avec les macroanalyses afin d’esquisser des exposés sur la situation durant l’histoire du pays. Se basant sur le rapport du PNUD,

M. Cheikh a estimé que  » tout projet de développement durable doit se baser sur les hommes ». Par ailleurs, il a souligné que  » le pouvoir, tel un trou noir, élimine tous les relais autonome autour de lui « . Cet état de fait a engendré une situation catastrophique sur tous les plans.

Après avoir passé en revue l’histoire de l’Algérie depuis la colonisation et les différentes résistances qui ont vues la jour durant, M. Slimane Cheikh a ajouté que  » les Républiques dans les pays arabes veulent sont héréditaires ou veulent le devenir « . D’autre part, l’orateur a estimé que certaines crises ont connues un dépassement positif et d’autres l’ont pas connues.

Abordant un sujet qu’il assimile à rente est celui de la légitimité historique et la cooptation de bonnes ou de mauvaises fois. Enfin, le conférencier ajouté que  » l’adoption des différents programmes à l’unanimité et sans débat contradictoire constitue cette cooptation « .

De son côté, M. Abassa, estime que l’Algérie sans pétrole  » vivra à l’âge de la pierre « . Pour lui, les tribunaux qui jugent les harragas est une grave décision car, selon lui,  » on devra juger ceux qui les font partir et pas ceux qui partent », a-t-il déclaré.

Usant de statistiques nouvelles, l’orateur a dressé un tableau des plus triste de la situation, sociale, politique, économique et morale du pays. Dans son riche et sévère réquisitoire, même les médias n’ont pas échappés aux critiques  » objectives  » de l’orateur.

M. Mouloudj

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