La santé, un secteur malade !

Partager

Ainsi, une pléiade de spécialistes ont tenu à éclairer l’assistance sur la situation « catastrophique » que vit le secteur de la santé en Algérie.

Lors de son intervention, Réda Malek, président de l’ANR, a indiqué que le but de ces rencontres est « de donner à notre opinion nationale d’autres connaissances pour qu’elle soit avertie » et d’ajouter que ces rencontres nous permettent « de faire des projections sur l’avenir et des prises d’initiatives ».

De son côté, Pierre Chaulet, ancien professeur, chef de service de pneumo-phtisiologie au CHU d’Alger Ouest et expert consultant de l’OMS, à abordé l’état des lieux de la santé et la protection sociale. Lors de son intervention, le professeur Chaulet a tenu à définir les concepts liés à ce secteur comme la santé, la politique de santé et les besoins de santé, ainsi que les acteurs du système de la santé, qui sont selon lui la population, le personnel de la santé ou les dispensateurs de soins et les organismes payeurs.

Par ailleurs, les quatre spécialistes ont expliqué que, le cadre général de leur réflexion se base sur les doubles-transitions, la transition démographique et celle épidémiologique. Pour la première, les orateurs ont expliqué qu’elle concerne l’espérance de vie à la naissance et qui est de 74 ans en Algérie. L’Algérie est différente par rapport aux pays africains au sud du Sahara et proche des pays du sud européen. La transition épidémiologique, serait marquée par le double-fardeau, d’un côté les problèmes liés à la naissance et au premier âge et de l’autre, les maladies transmissibles, connues dans les pays en développement. Aux maladies non transmissibles, de plus en plus fréquentes lorsque la population vieillit, s’ajoutent les traumatismes et accidents liés aux accidents de la circulation et à la violence sous toutes ses formes, ont expliqué les conférenciers.

D’autre part, les conférenciers ont abordé le cas de l’accessibilité géographique et sociale aux soins, car selon ces spécialistes, la diversification des soins répond à la différenciation de la population et des couches sociales. Ceci dit les ressources et les combines budgétaires d’une famille, la confiance en les services de santé et les connaissance (piston) sont autant de facteurs qui déterminent le fonctionnement de ce secteur.

Néanmoins, les animateurs du débat ont souligné que « des réalisations ont été accomplies dans le domaine de la santé », en expliquant que, le nombre de praticienss est accru numériquement, car en 1962, l’Algérie compte une centaine de médecins et elle en compte aujourd’hui plus de 20 000, l’élargissement des offres de soins, une meilleure connaissance des maladies non transmissibles et des bases pharmaceutiques.

Sur un autre volet, les orateurs ont ajouté que des acquis ont été arrachés pour la sécurité sociale avec les tiers payants…

Sur la situation de ce secteur en Algérie, un constat amer et sans concession a été dressé par les conférenciers. L’absence d’une politique et de vision stratégique de développement de la santé, la discontinuité dans la prise de décision ainsi que la concertation démocratique ont fait que c’est tout l’appareil qui est responsable de la situation de déliquescence que vit le secteur de la santé.

Au-delà de ce constat, les orateurs ont dressé un tableau peu reluisant du secteur. De son côté, le Pr. Bougherbal, responsable au service de cardiologie au CNMS, a indiqué « qu’il y a une inadéquation entre les demandeurs de soins et les budgets alloués au secteur ». Usant de chiffres émanant de Tahina, une étude conçue par l’OMS, le professeur n’a pas laissé indifférente l’assistance.

Les professeurs Beghriche et Zidouni, respectivement chef de service pédiatrie à l’hôpital de Baïnem et Zidouni, chef de service de pneumo-phtisiologie au CHU d’Alger Ouest, ont abordé le manque de « structure de coordination entre les programmes d’action sanitaire existants et les stratégies de prise en charge des maladies chroniques non transmissibles et l’absence de statistiques fiables sur les ressources humaines dans le secteur de la santé ».

Outre ces affirmations, les spécialistes ont souligné qu’il y a lieu de repenser les programmes d’enseignement pour faire face aux exigences médicales de demain, et ce après avoir énuméré les différentes structures existantes et celles manquautes.

Mohamed Mouloudj

Partager