Une ère nouvelle s’annonce

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La sentence est tombée : le président de la République a finalement promulgué le décret portant dissolution des assemblées locales, où pas moins de 70 mairies sont concernées. Reste à se fixer sur la date de la tenue du scrutin, qui aura lieu 60 jours après la convocation du corps électoral. Il est clair que les futures consultations doivent se tenir au-delà du mois d’octobre et ne peuvent être programmées en plein mois de carême. A ce titre toutes les prévisions laissent à penser que le scrutin aura lieu le mois de novembre 2005, et d’ici là, la charge revient aux secrétaires généraux d’assumer la gestion des communes, comme clairement mentionné dans le contenu du décret et que les P/APC en poste sont remerciés à la promulgation de ce décret dans le Journal officiel de ce mois de juillet. Le processus de dissolution est entamé, même si les P/APC, jusqu’à hier soir, n’ont été destinataires d’aucun document de la direction de la réglementation et de l’administration générale des wilayas concernées (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès). N’empêche, le compte à rebours a commencé et une ère nouvelle s’annonce pour la Kabylie, pour que les citoyens s’impliquent et répondent aux appels pour voter. Tous les acteurs politiques, habitués à avoir un regard sur la région, considèrent qu’une époque est finie pour céder place à celle, paisible et sereine, de la région, dès lors que la radicalité de certains acteurs n’est plus monnayée, par ceux-là même qui avaient la violence à fleur de peau.En tout état de cause, dans l’effervescence en cours, il ne peut y avoir de perdants, car c’est toute la région qui gagne des jours de normalisation à son bénéfice, pour se hisser vers des initiatives de développement, longtemps désertées de la Kabylie, plongée dans une spirale de violence inextricable. Le FFS, le RCD, le FLN, le RND, l’UDR, le PT, les arch forment le peloton de ceux qui brigueront les mandats en Kabylie, pour une durée de deux ans, jusqu’à octobre 2007. Les facteurs favorables sont multiples pour voir la région démarrer sur des bases saines et prometteuses, une fois que les élections se seront bien déroulées. L’effacement de tout le passif des APC, l’importance des enveloppes financières allouées, la révision des codes communal et wilayal, tout cela dans le sillage de la relance économique de la région, que l’Etat algérien s’apprête à actionner.Dans la forme, le FFS présent aux assemblées et qui prépare son départ, peut paraître comme le perdant de tout ce jeu, en dépit de cela, son retour le préparera sur un axe assez déterminant, celui de la légitimité. L’UDR, le RND ainsi que les archs dialoguistes convergent absolument sur l’option stratégique et peuvent sérieusement rafler le maximum de sièges, qui, assurément, apportent un sang neuf à la manière de gérer ce mandat de proximité. Les moins attendus à faire des résultats honorables dans les futures élections sont le PT et le RCD. Ce dernier, en difficulté interne et en panne d’activités publiques, aura du mal à réussir un rebondissement. Tout résultat réalisé serait en deçà des espérances,surtout qu’il était habitué à des majorités écrasantes, un challenge qui relève désormais de la nostalgie. Celui sur qui l’incertitude plane est le FLN, qui a eu à essuyer une crise interne gravissime. Aujourd’hui la destinée du parti est imprécise, nonobstant les relais traditionnels qui lui restent acquis, toujours est-il, le FLN fera tout pour peser en Kabylie. Au rythme où se fait l’évolution politique en Kabylie, d’intéressantes mutations s’opposent et le dernier mot revient aux citoyens, dont la souveraineté est incontestable pour trancher sur les nouveaux “princes” de la région, de qui est attendue une Kabylie “royale” et performante.

Khaled Zahem

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