Béjaïa

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“Jamais je n’ai vu ça depuis la qualification de 1982 !”

La victoire de l’équipe nationale face aux Pharaons a suscité une ambiance de fête à Béjaïa. Des milliers de citoyens sont sortis nuitamment dans la rue pour manifester leur joie. Toutes les rues de la ville vibraient au rythme des klaxons de voitures et autres cris de victoire.

A vrai dire, tous les quartiers de la ville jubilaient jusqu’aux premières heures de la matinée d’hier, et ce aussitôt le coup de sifflet final donné par l’arbitre Sud-Africain de la rencontre. Même les couche-tôt ont été tirés de leur sommeil par les vrombissement des moteurs et les cris de joie des milliers de fans de l’équipe nationale. Kaci, fan indécrottable du foot compare l’euphorie à celle qui avait suivi la victoire de l’EN contre le Nigéria. Il se souvient même du score, c’était 2 – 1 au stade de Constantine, des buts signés par Belloumi et Madjer. “Jamais je n’ai vu ça depuis la qualification de 1982 !”, souligne-t-il.

Hier encore, même si la grande euphorie suscitée la veille par la victoire a un peu diminué, il n’en reste pas moins que, sur toutes les langues, les discussions tournaient autour de la victoire de l’équipe nationale face à l’Egypte et, partant, les bonnes impressions laissées par cette équipe auprès du public algérien. Dans les caféterias, les bus et dans pratiquement toutes les rues de la ville, la joie se lisait sur tous les visages des habitants de Béjaïa.

“Je suis vraiment comblé. Franchement, au début je ne croyais pas vraiment en cette équipe. Mais avec cette écrasante victoire contre les Egyptiens, je suis persuadé que nos chances d’aller au Mondial 2010 sont bien réelles”, analyse Hakim, étudiant à l’université de Béjaïa. Pour Nadia, étudiante elle aussi, la victoire de l’équipe nationale face à l’Egypte a notamment redonné espoir aux algériens. Désormais, observe-t-elle, “les Algériens croient en cette équipe et peuvent espérer de revoir la génération des Menad et autres ressuscitée.” Ainsi, d’aucuns s’accordent à dire, après cette victoire contre cette équipe égyptienne qui était de tout temps la bête noire de l’équipe nationale, que le football algérien commence à retrouver ses lettres de noblesse. “Cela fait longtemps que nous espérons de voir le football algérien sortir du gouffre. Le fait de battre l’Egypte revêt en soi un grand intérêt pour moi.

C’est la bête noire de l’équipe algérienne. J’espère que nos joueurs garderont les pieds sur terre et penseront sérieusement aux prochaines rencontres notamment celle contre la Zambie”, se réjouit Moussa, restaurateur au centre-ville. Plusieurs autres personnes accostées dans les cafés ou dans la rue nous ont fait également part de leurs sentiments de satisfaction après la victoire des Fennecs.

Il faut souligner au demeurant que l’équipe nationale a pu, du moins à Béjaïa, à la faveur de sa victoire historique contre les Pharaons, redonner espoir à ses inconditionnels et a rempli de joie les cœurs de tous les Algériens qui ne jurent que par la victoire face à la Zombie et aux autres équipes pour voir, espérons-le, l’emblème national flotter au Gabon et pourquoi pas en Afrique du Sud.

Tazmalt avait pressenti la victoire…

La ville de Tazmalt n’a pas été en reste. Elle a fêté la victoire obtenue avec l’art et la manière par les Verts qui ont été à la hauteur de l’évènement par cette joie apportée aux algériens. Contrairement aux autres journées, les commercants ont baissé rideau dès l’après-midi pour se poster devant le petit écran en attendant le coup d’envoi de la rencontre.

Les jeunes, eux, ont suivi le match sur les deux écrans géants placés à cette occasion au quartier Chebi et Merlot. La fête a commencé dès la fin de la première mi-temps comme s’ils savaient d’avance que la bande à Saâdane allait vaincre.

A la reprise, le but de Metmour a ouvert l’appétit aux Verts pour que Ghazal double la mise avant que Djebbour apporte le coup fatal, une correction qui restera dans la mémoire du sélectionneur Shehata. Au sifflet final, la ville de Tazmalt a vécu au rythme des chants et klaxons des véhicules, motos et même des tracteurs qui transportaient des jeunes pour savourer cette victoire, ô combien précieuse ! Pour renouer avec l’époque de Madjer, Menad, Assad… toutes les ruelles de la ville ont été sillonnées par ces jeunes avant de se regrouper à Merlot “Le rond point” pour chanter et danser jusqu’à une heure tardive de la nuit en scandant “One, Two, Three, viva l’Algérie” et “Harami” en hommage à l’enfant de la région Hocine Achiou qui restera toujours le cauchemar des Pharaons et de Shehata en particulier pour qui “notre adversaire est la Zombie” alors qu’en fin de compte, ce sont les Algériens qu’il a sous-estimés qui lui ont faussé les calculs pour repartir au pays avec cette lourde défaite qu’il aura du mal à digérer et qu’il n’oubliera pas de sitôt.

La fête au village de Béni-Mansour

A Béni-Mansour, la joie a viré à l’euphorie à la proclamation de la victoire des Verts sur leurs homologues Pharaons. Les citoyens en liesse ont envahi la rue et exulté de joie. Des slogans de reconnaissance à l’EN sont aussitôt relayés par une foule complètement en délire. Dans l’hystérie générale, se mêlent cris de joie, klaxons de véhicules. Un petit défilé prend forme dans la spontanéité et ne tarde pas à faire boule de neige. Le tintamarre assourdissant attire d’autres habitants jusqu’alors cloîtrés qui ne se font pas prier pour adhérer à la fête itinérante en hommage à la formation nationale. En quelques minutes, c’est un déferlement d’une marée humaine affairée à scander à gorge déployée des slogans en faveur de l’entraîneur national. Des voix s’élèvent dans la foulée en guise de remerciements à l’endroit de l’équipe nationale pour avoir donné une raclée à une équipe égyptienne dont certains joueurs se sont illustrés par des déclarations arrogantes promettant une victoire assurée et facile. Le drapeau national a été tout au long de la manifestation brandi avec fierté. Des camions transitant par le CW 42A à ce moment précis se sont joints à la fête avec un concert de klaxons. Les ovations se sont fait entendre sur plusieurs kilomètres à la ronde. La gendarmerie nationale a fait une rende de routine.

Pas de souci puisque la parade s’est déroulée pacifiquement. Vers minuit, le village s’assoupit. Les manifestations se sont promis hier une veillée en plein air pour célébrer en grande pompe la prouesse des enfants de Saâdane. Aussi, dans la journée où toutes les discussions gravitent joyeusement autour de l’exploit réalisé, on apprend qu’une fête devrait avoir lieu jusqu’à l’aube dans la nuit de lundi à mardi. On a déjà loué les services d’un disk-jockey et on promet de chanter et de danser jusqu’au délire. “Bravo notre équipe, on veut d’autres exploits !” Tels sont les mots relayés même par les moins accrocs du football qui ont renoué avec la ferveur de supporter l’EN au-delà de tous les soucis de la vie. “Louange à Dieu” prient-ils pour que les Verts se fassent distinguer davantage.

Dalil S. / Lahlou A. / Zoubir Z.

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