7e jour de fermeture de la RN25

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«Pas de dialogue. Pas de discussions. Nous exigeons l’entame des travaux de bitumage de la route qui dessert nos villages». Ce sont les paroles des premiers protestataires des villages Tifaou et Hellil, rencontrés, hier matin, devant les barricades qu’ils ont placées dans les deux sens à l’entrée du chef-lieu communal d’Aït Yahia Moussa. Sur place, des tentes étaient implantées par les mêmes contestataires, qui, pour rappel, occupent les lieux depuis mardi dernier.

Contrairement à mardi, les protestataires ont porté, hier, leurs revendications sur des banderoles : «Pas de route, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’électricité…», pouvait-on lire sur l’une d’elles.

«Nous avons suspendu notre action durant les journées de jeudi et vendredi parce que nous savions qu’il allait y avoir de nombreux cortèges nuptiaux. Entre-temps, nous avons fait le point sur la situation. Les responsables nous ont proposé de nous réunir à la daïra. Offre que nous avons refusée parce que nous sommes sûrs qu’ils veulent seulement casser notre action. Il y a un P-V du mois de mai dernier signé par tous les responsables, y compris le chef de daïra de Draâ El-Mizan, et dans lequel toutes les mesures sont consignées. Mais, il ne s’agit que de promesses non tenues», s’insurge Ali Ouilem, en sa qualité de porte-parole du collectif des habitants. Notre interlocuteur est catégorique: «Pas d’ouverture de la route (RN25) si les engins ne commencent pas les travaux. C’est notre condition.

L’aménagement de l’accès menant à Hellil et Tifaou est notre revendication essentielle parce que nous avons tout fait pour arracher cette opération. L’hiver approche, et si on accepte de libérer la route, le projet ne sera pas lancé parce qu’on va encore dire que le bitume ne tient pas quand il pleut. C’est pourquoi nous exigeons l’entame de l’opération immédiatement», ajoute-t-il. «Tifaou et Hellil sont oubliés. Ne sommes-nous pas des Algériens comme les autres?», s’interroge, avec amertume, un jeune homme qui fait part de sa détermination «à aller jusqu’au bout».

Et un autre de lui emboîter le pas: «Vous savez, nos autorités n’entendent pas les cris de leurs concitoyens sauf lorsque ceux-ci ferment les routes, les APC et les sièges de daïra. Pour nous, cette action est utile parce que toutes celles menées jusque-là ont fini en queue de poisson après des promesses non tenues». À l’exception du lancement des travaux d’aménagement de la route en question, Ali Ouilem estime que les autres revendications sont discutables, «bien qu’elles ne soient pas moins légitimes». «Après le démarrage des travaux, nous organiserons une assemblée générale pour donner sens aux démarches que nous allons effectuer pour l’aboutissement des autres doléances», dit-il encore.

Il est à noter que la RN25 est un axe routier important. Bloqué, il cause de nombreux désagréments aux automobilistes. D’ailleurs, les conducteurs en partance ver s la ville de Tizi-Ouzou, hier, étaient contraints, dès sept heures, de transiter par Boghni. «Nous avons donné des consignes aux jeunes surveillant les barricades de ne laisser passer que les ambulances et les véhicules transportant des malades», conclut Ali Ouilem.

Amar Ouramdane

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