“Nous voulons la suppression des frontières”

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Le président du Congrès mondial amazigh Belkacem Lounès, a animé, hier, une conférence de presse à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Le conférencier s’est étalé dans son exposé à parler du 4e Congrès mondial amazigh.D’emblée, il dira : “Le 4e rendez-vous amazigh international de Nador était particulièrement chargé d’émotions pour plusieurs raisons. C’est la première fois dans l’histoire que les Amazighs dépassent le cran des frontières et des nationalités, se réunissent librement et débattent librement sur leur propre terre de Tamazgha continentale”. Pour le conférencier, le choix de la ville de Nador était chargé de messages. Ceux-ci consistent en “une solidarité symbolique avec la région du Rif frappée par un violent séisme en 2004, marginalisée sur tous les plans depuis l’indépendance du Maroc”. L’orateur estime également que le congrès de Nador est un véritable défi que le CMA, tenu à relever avec courage et fierté.“Lorsque nous avons annoncé au mois de mars dernier notre décision de réunir le congrès du CMA à Nador, certains nous ont affirmé que c’était de la pure folie parce que le Makhzen marocain n’allait jamais nous laisser faire. Mais force est de constater que malgré l’inexpérience du comité local d’organisation pour ce genre de manifestation internationale et la peur omniprésente de l’interdit de la répression, nous avons pu insuffler en nous une volonté inébranlable de réussir ce rendez-vous à Nador”, ajoute-t-il, avant de souligner que la seule “fausse note” de ce rassemblement fut l’absence de la délégation amazighe d’Algérie. Cette instance a, pour rappel, participé à distance par Internet, aux travaux du congrès et à l’élection des nouvelles instances du CMA. Interrogé sur les perspectives du CMA, Belkacem Lounès soulignera que l’organisation qu’il préside continuera toujours à porter la question amazighe sur la scène internationale, tout en mettant l’accent sur le travail de formation de militants par voie des séminaires. S’agissant des acquis obtenus jusque-là, dans la revendication identitaire, notamment la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et son introduction dans les écoles, M. Lounes dira : “Ma satisfaction est proche de zéro concernant les acquis de tamazight en Algérie”. D’autre part, le premier responsable du CMA évoquera “le droit de libre circulation dans le territoire du pays amazigh”.A ce sujet, il rappellera que le CMA veut à terme la suppression des frontières pour répondre à une question sur la position du CMA concernant le projet de charte pour la réconciliation nationale, le conférencier précisera : “Nous sommes pour toutes les réconciliations et concordes. En revanche, nous sommes avec les ONG internationales et nous devons dire non à l’impunité”.Enfin, de son côté, Tarek Yahia, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Nador, dira : “Les Berbères du Maroc seront présents à la prochaine manifestation du CMA qui se tiendra en Kabylie. Les problèmes des Kabyles sont suivis avec beaucoup d’intérêt par les Amazighs du Maroc”.

A. Hafid

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