Après avoir redonné en l’espace de deux années passées, à la tête de la wilaya de Bgayet, une lueur d’espoir à la population béjaouie, Ali Bedrici la quitte, contre toute attente, pour reprendre du service chez les voisins de Jijel comme un bon commis de l’Etat sait le faire.
Certes, ce vaste mouvement a touché une quarantaine de wilayas du pays mais les citoyens béjaouis, dans leur majorité n’ont pas accepté la chose, malgré certaines rumeurs le donnant partant et d’ailleurs, cela a été rapporté à l’époque, dans l’une de nos éditions.
« Ali Bedrici a tenu rapidement à marquer son retour de congé par une vaste inspection des chantiers de la ville de Bgayet. Un entrain qui peut atténuer les rumeurs persistantes sur une prétendue proche fin de mission du wali n’était-ce que cette prompte sortie s’est faite dans une totale atonie médiatique ».
C’est en ces termes que notre confrère avait qualifié dans ledit article, la dernière sortie du désormais ex-wali de Bgayet lequel a été muté quelques semaines plus tard à Jijel. Dès sa prise de fonction, en mai 2008, dans la capitale des Hammadites, Ali Bedrici s’est attelé à faire un diagnostic de la situation auquel il a associé les élus.
Cette grande commission mixte a élaboré un état des lieux et a fait des propositions de développement de la wilaya ou plutôt de sa mise à niveau, comme n’arrêtera pas de le rappeler le tonitruant président de l’Assemblée populaire de wilaya.
Considérant que la wilaya est en régression sur tous les plans, la commission mixte, après avoir fait le diagnostic de tous les secteurs, a formulé des propositions de développement de l’ordre de 467 milliards de dinars y compris la réalisation du CHU et du tramway.
Bien entendu, le plan d’action a été réparti en deux volets, l’un dit programme spécial des opérations d’urgences pour une mise à niveau de la wilaya, et le second étant le programme quinquennal 2010-2014.
Certes, les pouvoirs publics n’ont pas accédé à toutes les demandes mais, il n’en demeure pas moins, que plusieurs projets ont été acceptés et Bgayet a bénéficié d’une part de 4,19 % du programme quinquennal.
Il est vrai que la population attendait plus de projets mais c’est déjà un premier pas comme le dira un quinquagénaire qui chantera les louanges d’un wali prématurément parti de Bgayet et d’une Assemblée de wilaya plutôt très homogène malgré les différentes tendances politiques qui la composent.
« Depuis Abderrahmane Meziane Chérif, Bgayet n’a plus senti la présence du wali comme ce fut le cas avec Ali Bedrici et surtout que ce dernier a travaillé en étroite collaboration avec une APW cohérente » rajoutera notre interlocuteur.
Cette popularité du wali n’est pas fortuite, elle est venue de son dynamisme et de sa volonté de marquer son passage à Bgayet. D’ailleurs, lors de l’une des premières sessions de l’Assemblée de wilaya post-installation de ce wali, les élus ont affiché une certaine satisfaction en disant que ce nouveau wali a pu faire démarrer la machine du développement local.
Outre le fait d’avoir installé une commission mixte, on se demande comment a pu faire ce dernier pour avoir l’adhésion de tout le monde dès les premiers mois de son installation.
C’est incontestablement par son travail et ses sorties sur le terrain. Multipliant les visites de chantiers et les rencontres avec les populations locales, Ali Bedrici a conquis le cœur des citoyens et des élus.
En moyenne d’une sortie par semaine, parfois des visites- marathon pouvant durer toute la journée et toucher une dizaine de communes, l’ex-wali a, en l’espace du laps de temps, passé à Bgayet, visité l’ensemble des chantiers implantés à travers la wilaya et discuté avec plusieurs pans de la société civile.
Il est probablement regretté par la population et certains élus mais il est nécessaire de continuer sur cette lancée de reprise de l’activité dans cette wilaya pratiquement marginalisée et un nouveau wali est, depuis une semaine, à sa tête avec lequel, il faut travailler tout en souhaitant qu’il fasse de même ou plutôt mieux que son prédécesseur.
A. Gana