«Après l’enthousiasme, osons le débat !»

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“Le forum des libertés a inauguré le cycle de conférences tracé par une table ronde sur la question amazighe au prisme de l’évolution du mouvement populaire actuel qui réclame le changement radical du système politique algérien. Dans le sillage de ce formidable élan citoyen, ce forum, animé par Arab Aknine, Ramdane Achab, Ali Brahimi et Saïd Chemakh, se propose une mise à jour sur la trajectoire historique de la revendication identitaire amazighe et sa gestion dans la perspective d’une Algérie nouvelle.

Trois éléments essentiels peuvent être dégagés à l’issue de l’exposé des conférenciers et du riche et passionnant débat qui s’en est suivi. Il convient de tirer les leçons de l’histoire récente de l’Algérie pour mettre au cœur du débat public qui agite la vie politique actuelle la définition de l’identité, la question de la citoyenneté et de l’égalité entre femme et homme, la sécularisation de l’État et la nécessaire séparation de la religion de la sphère publique.

Éviter ou vouloir différer des questions sociétales nous feraient revivre un autre épisode de la crise antiberbère de 1949, du CNRA de 1957 et du Congrès de Tripoli qui ont renié les principes proclamés dans la Charte de la Soummam. La priorité de l’heure est de ne point hiérarchiser « les priorités ». Aujourd’hui, la revendication identitaire amazighe est une réalité tangible. L’emblème amazigh massivement porté par les manifestants, au côté du drapeau algérien dans l’allégresse et la fraternité, signe des images prometteuses de la volonté de vivre ensemble, de l’ouverture sur la diversité et de l’acceptation de l’autre et de la tolérance qui semble s’instaurer dans le pays.

En dépit des anathèmes d’autant nourris par les affidés du régime en place et les vaines tentatives de manipulations et stigmatisations visant à faire dévier l’élan populaire du 22 février et affaiblir la contestation citoyenne. N’en déplaise aux fossoyeurs de notre histoire, la négation, l’exclusion et la manœuvre n’ont jamais été la solution et ne peuvent réguler les conflits sociaux et politiques. La cohésion sociale et l’unité nationale ne s’imposent pas par le haut mais se construisent par le bas”.

Hakim Saheb

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