Le clin d’œil de Tebboune et Mihoubi

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Hier, si les autres candidats à la présidentielle ont connu des sorties tranquilles, Abdelkader Bengrina, lui, a été fortement chahuté à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira. Les assurances qu’il ne cesse de véhiculer à travers ses meetings et ses relais de communication sur ses sorties clean et sans chahut, ont vite été mises à nu à l’ex-Palestro pour le candidat islamiste, Bengrina. Ne cessant de monter en cadence pour démontrer qu’il est le seul candidat capable d’affronter la population, en ces moments très difficiles, pour mener la campagne électorale, Bengrina a été le seul parmi les cinq candidats à se faire «cogner» au visage lors des sorties d’hier.

«L’incident», tel qu’il l’a qualifié, à Tindouf, ne lui pas été d’une grande leçon, pour s’aventurer davantage en plein milieu des foules hostiles à la présidentielle, mettant les services de sécurité dans l’embarras, si ce n’est en péril. Qu’à cela ne tienne, le candidat Bengrina devrait peut-être apprendre, cette fois, la leçon et ne pas s’amuser à tancer ses adversaires candidats, à qui il dénie le droit de se présenter aux élections.

Les autres candidats, expérience aidant, ont fait le choix des régions et lieux qui leur ont permis de marquer la neuvième journée de la campagne électorale sans grandes anicroches. Tous les quatre ont opté ainsi hier pour la thématique de la jeunesse, à telle enseigne que deux d’entre eux ont évoqué les jeunes bénéficiaires des dispositifs ANSEJ et CNAC. Si l’ancien Premier ministre, le candidat Abdelmadjid Tebboun, s’est engagé à ne pas «poursuivre les jeunes défaillants dans le cades de l’ANSEJ et de la CNAC, en justice», Azeddine Mihoubi, lui, a carrément évoqué «l’annulation des poursuites judiciaires» à l’encontre de cette catégorie de jeunes. «Je ne poursuivrai pas les jeunes promoteurs dans le cadre de l’ANSEJ et CNAC pour leurs échecs, je vais même ordonner la cessation des poursuites judiciaires, les seuls responsables de leur échec sont ceux censés les accompagner depuis qu’ils ont reçu les crédits bancaires», a martelé l’ancien ministre de la Culture.

Les clins d’œil envers la jeunesse algérienne a été si fort, que Tebboun n’a pas tari d’éloges et d’engagements à l’égard de cette frange dominante de la société algérienne à qui il promet de «transmettre le flambeau et lui tracer une feuille de route lui permettant d’accéder aux hautes fonctions de l’État». L’ancien Premier ministre a, en outre, promis depuis Oran de «redynamiser les complexes industriels et les usines en difficulté pour qu’ils puissent redevenir un vrai levier de l’économie nationale et l’aspirateur du chômage». À ce propos, il évoquera les marques de voitures françaises, Renault et Peugeot, envers lesquelles il enjoindra, s’il est élu président de la République, de passer «au plus vite» du stade de montage vers celui de la fabrication, non sans annoncer des «surprises» pour l’industrie automobile en Algérie.

«L’ANP nous a épargné des rivières de sang»

À Sidi Bel Abbès, le candidat Abdelmadjid Tebboune a axé son discours sur des éloges à l’égard de l’ANP qui, selon lui, a évité à l’Algérie des «rivières de sang» : «Si ce n’était la bénédiction d’Allah et la clairvoyance de notre armée, je vous jure que nous aurions eu des rivières de sang», a-t-il déclaré, estimant que «notre armée est composée de cadre jeunes instruits et biens formés dirigés par un commandement sage et révolutionnaire. Voilà pourquoi il ne faut pas s’en inquiéter», a-t-il poursuivi.

S’adressant à ses soutiens de cette wilaya de l’Ouest du pays, Tebboune a reconnu qu’«il y a plusieurs wilayas du pays marginalisées par le passé, à l’instar de Sidi Bel Abbès», avant d’appeler à «aller voter le 12 décembre, car seules l’élection présidentielle est à même de nous sortir de cette crise, et permettre à nos différentes régions d’avoir leur part de développement dans le cadre d’une répartition équitable des richesses». Azeddine Mihoubi, lui, a su, en plus d’aborder les soucis de la jeunesse, profiter de la journée internationale contre la violence faite aux femmes pour permettre à Oran «de lourdes peines à celui qui violenterait une femme». Le chef intérimaire du RND a aussi profité du passage de son ancien collègue du gouvernement en charge de l’Habitat pour le tancer sur le dossier de l’AADL1, regrettant que «plusieurs bénéficiaires de ce programme ont été floués à ce jour».

Depuis Boumerdès où il a animé un meeting populaire à la maison de la culture, Abdelaziz Belaïd a remis au goût de la campagne le slogan du Hirak «yetnehaw gaâ» (Tous doivent partir ndlr) pour répondre aux groupes d’opposants qui se sont rassemblés devant le lieu de son meeting. «Vous faites allusion à qui par ce yetnehaw gaâ ? Moi je pense à éradiquer la pauvreté, la «hogra» et la corruption à travers ce slogan», a-t-il dit. Le chef du front El-Mostakbal a, néanmoins, reconnu que «cette élection n’est pas aisée eu égard à la situation de crise que vit le pays depuis les manifestations anti 5e mandat».

M. A. T.

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