Les manifestants tiennent à «un changement pacifique»

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C’est la réaffirmation de l’identité amazighe qui a été une nouvelle fois déclinée, hier à Bouira, lors de la 19ème marche pacifique du vendredi.

Une marche qui, malgré la chaleur et le taux d’humidité très élevé, a connue une affluence record de citoyens et de citoyennes. A l’ombre de l’emblème national ou du drapeau amazigh, les marcheurs ont scandé les slogans habituels demandant le départ du «gang» et du chef d’État-major qui ne semble pas avoir convaincu les manifestant : «Gaid Salah chiat el imarat», «Dzayer matchi caserna», «Klitou leblad ya seraqine», «Libérez l’Algérie», «Qbaili aârbi khawakhawa», «RND, FLN dégagez», «El mada 07 solta li chaâb» ou encore «Yetnahaw gâa, aussi bien Naima Salhi que Gaid Salah».

Revendiquant «Le pouvoir au peuple uni», les marcheurs brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire «Pas de régionalisme» ou encore «Oui à une deuxième République».

Arrivés devant le rond-point Emir Abdelkader, au niveau du pont Sayeh, de jeunes manifestants ont escaladé la statue pour y hisser le drapeau amazigh sous des tonnerres d’applaudissements des marcheurs qui ont chanté «Nous sommes des Imazighen et nous le resterons avec ou sans ton approbation». «Daoula madania, matchi askaria», «Chiatine dégage ! Harka dégage ! Khawana dégage ! Système Dégage !», «Non au gouvernement de recyclage», «Notre parlement ne nous honore pas», «Mobilisation jusqu’au départ de ce pouvoir !», «Pas de place aux voleurs et vendeurs de cocaïne dans notre gouvernement de transition», ont-ils encore scandé.

Des jeunes de Haizer arboraient pour la plupart des drapeaux amazighs et des pancartes sur lesquelles était inscrit «À bas la dictature militaire», «Libérez les détenus de la démocratie». Au niveau du siège de la wilaya, les marcheurs ont exigé la libération des détenus : «Hamza, Akli, Ouali, on ne vous a pas oubliés de même que tous les détenus injustement incarcérés pour avoir revendiqué notre amazighité» clamait un jeune drapé des couleurs amazighes. «Libérez Ezawali !» a été repris en chœur par la foule demandant ainsi la libération des détenus de la semaine dernière à Alger.

En sillonnant les artères de la ville, plusieurs carrés de marcheurs se sont formés, grossissant ainsi la procession humaine déjà importante. «Le peuple marche chaque vendredi de manière pacifique, nous sommes un modèle de civisme dans le monde entier.

Aujourd’hui nous aspirons à une Algérie meilleure et pas question de retourner au passé ou revenir à une dictature où des bandes de criminels en col blanc viendraient nous spolier de nouveau. Nos acquis sont là et même s’ils s’accrochent au pouvoir, avec notre détermination nous leur ferons comprendre qu’ils sont indésirables.

L’Histoire les a vomis et retiendra que notre mouvement est juste, à l’image de la glorieuse Révolution Algérienne», dira un manifestant. Un carré de manifestants scandera «Libérez Essahafa !», un slogan vite repris par la foule.

Signalons enfin que si la plupart des journalistes sont respectés lors de ces marches grandioses, certaines chaines de télévision, elles, sont carrément interdites de filmer des images qui risquent de fausser l’information comme cela s’est passé récemment.

Hafidh Bessaoudi

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