«Pas de poursuites contre les entreprises en faillite»

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«Il n’y aura pas de poursuites judiciaires contre les promoteurs de micro-entreprises qui n’auront pas réussi», a affirmé le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Mourad Zemali, lors d’une visite de travail et d’inspection effectuée dans la wilaya de Tizi-Ouzou avant-hier.

Le ministre, qui clôturait le Salon national des jeunes investisseurs, a rassuré les jeunes entrepreneurs bénéficiaires de différents dispositifs d’aide, que l’Etat ne poursuivra pas ceux d’entre eux qui seraient en faillite. Le ministre a néanmoins précisé que «ceux qui ont détourné l’argent ne sont pas concernés par cette clémence».

«Pour ceux qui n’auront pas réussi à concrétiser leurs projets, le fonds de garantie se chargera de rembourser la banque. Les entrepreneurs ne seront pas inquiétés», a-t-il rassuré. Toujours dans le même contexte, le ministre répondra à ceux qui parlent de «l’échec» des dispositifs.

«Pour ceux qui disent que ces dispositifs ont échoué, à Tizi-Ouzou, on a 20 000 micro-entreprises créées, le taux d’échec ne dépasse pas les 3,5% et c’est extraordinaire». «Pour ceux qui disent que ces jeunes ne payent pas, le recouvrement dans la wilaya est à 70%», ajoutera-t-il, précisant que «c’est l’une des premières wilayas, en recouvrement et en réussite».

Le dispositif d’aide à la micro-entreprise, devenu depuis une année accessible à la diaspora algérienne a permis la création de 527 projets, fait savoir le ministre. «Malgré les difficultés financières, le président de la République a décidé de maintenir toutes les aides destinées aux jeunes pour créer des micro-entreprises», a-t-il rassuré.

A propos des 20% de l’offre publique destinés aux jeunes entrepreneurs, «des instructions fermes ont été données pour le respect de cette mesure et on va œuvrer pour aller jusqu’à 30 %», a-t-il indiqué. Par ailleurs, lors d’une conférence de presse, Mourad Zemali indiquera que le taux de chaumage à l’échelle nationale est de 11,7%.

«Au mois d’avril, il était de 11,1%, tandis qu’en septembre il est monté à 11,7. En septembre, ce sont les diplômés de l’université et de la formation professionnelle qui alimentent le marché de travail.

Actuellement, ce sont 500 000 jeunes diplômés qui alimentent le marché de travail, mais malgré cela, le taux de chaumage est stable», a expliqué le ministre. Une stabilité qu’il justifie par «la création d’emplois». Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le taux de chaumage est de 8%.

Concernant les employeurs qui ne déclarent pas leurs employés à la sécurité sociale, le ministre dira : «C’est de la fraude et la loi algérienne la sanctionne. Néanmoins, l’Etat privilégie la sensibilisation à l’adresse de ceux qui ne déclarent pas, ceux qui sous-déclarent et ceux qui sont dans l’informel».

Ce phénomène, dira le ministre, «est en train de causer beaucoup de tort à la sécurité sociale et à son équilibre financier». Pour la problématique du dispositif du pré-emploi, M. Zemali a souligné que «le problème ne se pose pas dans le secteur économique, mais dans le secteur administratif». Le ministre dira à l’adresse des milliers de travailleurs dans le cadre du pré-emploi : «On n’est pas insensible à leurs souffrances. Leur nombre est de 360 000 actuellement, mais ils étaient beaucoup plus nombreux avant, la majorité ont été permanisés».

Il ajoutera : «Il y a une saturation dans l’administration, on va essayer de trouver des solutions dans les plus brefs délais», promet-il. Dans un autre registre et en réponse à la polémique déclenchée sur les prises en charges dans les hôpitaux français, la ministre a expliqué : «L’Etat ne finance pas les hôpitaux français».

Il ajoutera : «Les prises en charge sont vraiment insignifiantes par apport aux frais de remboursement des médicaments. Il s’agit de pathologies qui ne peuvent pas être prises en charge en Algérie. En outre, 90% d’entre eux sont des enfants».

A propos de la prise en charge du cancer en Algérie, le ministre indiquera que l’Etat s’est engagé à prendre en charge cette maladie à travers des plans, mais que la CNAS ne peut prendre en charge le remboursement des médicaments du cancer. Le ministre notera, toutefois, «une évolution par apport aux années précédentes» et souligne que «la CNAS participe au financement des hôpitaux publics. Cette participation est équivalente à 88 milliards de dinars cette année».

A propos des équilibres financiers, le ministre reconnaît : «C’est vrai, le système de la sécurité sociale connaît un déficit, surtout la caisse des retraites. 2 salariés et demi pour un retraité, alors que la norme est de 5 salariés pour un retraité. Donc, c’est la branche retraite qui cause un déséquilibre».

Le ministre fera par ailleurs savoir que «500 milliards dinars ont été débloqués pour combler le déficit de la CNR. Preuve, entre autres, que l’Etat ne compte pas renoncer à son caractère social, quoiqu’il arrive», a rassuré le ministre.

Kamela Haddoum.

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