Quelle issue à l’élection du 4 juillet ?

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Le délai pour le dépôt des déclarations de candidature à l’élection présidentielle du 4 juillet, auprès du Conseil constitutionnel, a expiré hier à minuit. En fin d’après-midi, à quelques heures de l’expiration du délai, aucun dossier de candidature n’avait été déposé, rapportaient diverses sources avisées. Un vrai dilemme qu’aucun texte ne prévoit, en pareille situation, si bien entendu aucun dossier n’a été déposé dans les ultimes instants.

Cela dit, il est quasi certain que l’on s’achemine vers cette probabilité, au vu des données connues de tous. Et l’on s’achemine vers un rendez-vous électoral… sans candidats. Une situation qu’on ne pourrait changer désormais puisque les délais de dépôt des candidatures ont donc expiré. Pour la procédure de dépôt des candidatures, il est à rappeler, en effet, que l’article 140 de la loi organique portant régime électoral stipule que la déclaration de candidature doit être déposée, au plus tard, dans les 45 jours suivant la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral.

Le dit-décret a été, rappelons-le, signé le 9 avril dernier par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, et publié dès le lendemain dans le journal officiel, ce qui fixait le dernier délai pour le dépôt des candidatures à la candidature pour hier à minuit. «Le Conseil constitutionnel statue sur la validité des candidatures à la présidence de la République par décision, dans un délai de 10 jours, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature». Néanmoins, concernant l’échéance du 4 Juillet. Mais on en est pas encore à cette étape.

Selon le ministère de l’Intérieur, 77 candidats à la candidature avaient retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles et déposé les lettres d’intention. Mais point de dossiers de candidatures déposés de ces prétendants à la candidature, inconnus dans leur majorité, sur la scène politique, en dehors de trois parrainés par leurs partis politiques. Il s’agit en l’occurrence d’Abdelaziz Belaid, président du front El Moustaqbel, de Belkacem Sahli, secrétaire général de l’ANR, et de Taib Yanoun, président du FADLE.

Les deux premiers cités (n’ayant pas pu rassembler le nombre de parrainages requis par la loi ?) se sont vu contraints d’annoncer hier en milieu de journée leur «retrait» de la course. Faudrait-il rappeler que pour la validation des dossiers des postulants par le Conseil constitutionnel, ces derniers doivent présenter soit une liste de parrainage de 600 signatures individuelles d’élus, répartis au moins à travers 25 wilayas, soit une liste de 60 000 signatures individuelles d’électeurs recueillies à travers, au moins 25 wilayas, avec un minimum de 1 500 signatures par wilaya.

Chose pas du tout évidente pour dans le climat et la situation de rejet manifesté par le peuple qui continue de manifester son opposition à la tenue de l’élection sous l’autorité des anciennes figures du système. Et la tenue ou non de cette présidentielle reste tributaire de la présence de candidats mais aussi d’électeurs le jour du vote. Or, depuis l’activation de l’article 102 de la constitution, la scène politique a été marquée par le clivage entre partisans de la solution constitutionnelle et solution politique.

La première option a été portée par les partis de l’ex-alliance présidentielle, notamment le FLN, le RND, TAJ et le MPA en plus du Front El Moustaqbel et l’ANR, sans pour autant aller jusqu’à présenter de candidats alors que pour les deux derniers, Sahli et Belaïd on fini par renoncer, après avoir manifesté leurs intentions. Les partisans de cette solution se sont en faite rallié à la position du chef de l’Etat major qui évoqua la menace du vide constitutionnel, à travers ses différents messages à la nation.

Et puis, il y a l’opposition, dont le FFS, le RCD, le PT, le MSP ainsi que le parti d’Ali Benflis, et certaines personnalités politiques engagées dans le mouvement populaire, confortés par le rejet du peuple de toute élection dans les conditions actuelles avec les mêmes symboles du système, qui appuie l’option d’une solution politique. A noter que des élus locaux et des magistrats ont de leur côté également manifesté leur refus d’assurer l’encadrement et l’organisation de l’élection du 4 juillet.

Kamela H.

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