Un constat sans réelles solutions

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La gestion des déchets ménagers est un véritable casse-tête dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qui connaît la prolifération des décharges sauvages, 460 y étant recensées.

Aujourd’hui, force est de constater qu’en l’absence d’une véritable politique de gestion des déchets ménagers à Tizi-Ouzou, le phénomène des décharges sauvages prend de l’ampleur.

En effet, 460 décharges sauvages ont été recensées, menaçant la santé des citoyens et l’équilibre écologique, notamment à l’approche de la saison des grandes chaleurs. Cette situation, selon le Directeur local de l’environnement, M. Mebarek Aït Aoudia, est surtout liée au manque de «civisme». Le citoyen, selon lui, «est le premier responsable de cette situation». Néanmoins, malgré le fait que ce dernier soit pointé du doigt, le Directeur de l’environnement reconnaîtra «l’absence des unités de traitement des déchets», affirme-t-il.

«Actuellement, en l’absence des moyens de collecte et de mode de gestion, il y a un manque d’unités pour recevoir les déchets. Ce problème de décharges sauvages dure depuis longtemps, en l’absence d’unités de traitement des déchets, telles que les CET, les décharges contrôlées et les centres de tri», ajoute-t-il. Une absence qui, selon lui, «n’est pas liée au manque de projets ni d’argent pour leur réalisation».

Il rappelle, au passage, que «6 projets de CET sont bloqués dans plusieurs régions : Souamaa, Illoula Oumalou et Fréha», à titre d’exemple.

La problématique se situe à ce niveau. Les citoyens refusent l’implantation de CET chez eux, tout en se servant des CET implantés dans d’autres régions. «Quand bien même les CET ne seraient pas la meilleure solution à long terme pour le problème des déchets, ils auraient pu tout de même constituer une solution à court et moyen terme, en attendant la généralisation du tri sélectif», fait remarquer le Directeur de l’environnement, tout en faisant part de la saturation que connaissent les CET fonctionnels à travers la wilaya, à savoir ceux de Oued Falli, Béni Douala, Béni Zmenzer et Draâ El-Mizan. Prochainement, fait-il savoir, est prévue la mise en exploitation du CET de Tadmaït, et d’ici la fin de l’année, celui d’Iferhounène.

Seulement 8 % des déchets sont récupérés

Le tri sélectif, une technique pourtant simple, génératrice de ressources et ne demandant pas d’énormes moyens, constitue la solution par excellence à la problématique des déchets.

Depuis 10 ans, le concept est adopté à Tizi-Ouzou, où plusieurs acteurs environnementaux en parlent et sensibilisent. Mais cette notion demeure au stade expérimental. Seulement 150 aires de tri sélectif ont été créées à travers les villages et les quartiers de la wilaya, nous apprendra la même source. Des efforts sont consentis, en collaboration avec l’UMMTO et l’APW, mais cela reste encore insuffisant, souligne-t-il encore. Les citoyens, à la fois coupables et victimes, se plaignent quotidiennement des décharges sauvages.

La Direction de l’environnement, pour sa part, reçoit au moins quatre requêtes par semaine, liées à cette problématique. «On joue le rôle des pompiers. On essaie de trouver des solutions aux sollicitations des communes. Il y a aussi le problème du non- respect des horaires de collecte des déchets. Chacun vient à l’heure qui lui convient. Tizi-Ouzou devient un réceptacle des déchets», regrette M. Mebarek Aït Aoudia.

Plusieurs communes acheminent leurs déchets vers le CET d’Oued Falli. A ce niveau, une moyenne de 300 tonnes par jour est traitée sur les 800 tonnes générées quotidiennement. Pour ce qui est de la récupération des déchets, elle ne dépasse pas les 8 %. Un chiffre très faible mais considéré toutefois comme étant positif, compte tenu de l’amélioration enregistrée en la matière grâce au centre de tri d’Oued Falli, ces dernières années.

En effet, selon le Directeur de l’environnement, ce pourcentage était de 2 %. Pour le même responsable, il est urgent d’opter pour des EPIC intercommunaux à l’image de celui de Tizi Rached (Tizi Ouzou), afin d’améliorer le cadre de vie des citoyens et mieux maîtriser la gestion des déchets. L’implication de la police environnementale et des forces de l’ordre pourraient aussi être une solution à ce problème. Il est surtout question de contrôler et de veiller au respect des lois, estime-t-il.

Kamela Hadoum

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