«Une courte transition avant l’élection d’un président»

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Après près de douze semaines de contestation populaire, le président du parti Jil El Djadid, Soufiane Djilali, appelle à entamer des négociations avec «le véritable détenteur du pouvoir». «Il faut entamer des négociations avec le véritable détenteur du pouvoir, transmis de la présidence de la République à l’État-major de l’armée», a-t-il préconisé lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. D’après lui, l’armée reste «un acteur essentiel» et «un centre de gravité du pouvoir avec lequel il faut travailler».

Toutes les semaines, le chef d’État-major vient discuter avec les militaires en présence de tous les téléspectateurs algériens. Il vient donner les consignes. Donc, autant aller franchement», a préconisé le président de Jil El Djadid. «Nul n’est dupe, tout le monde sait que le centre de décision est au niveau de l’armée.

Qu’il se fasse accompagner de personnalités qui relèvent de la présidence, cela peut se faire, mais essentiellement le centre de gravité du pouvoir est au niveau de l’armée et c’est là qu’il faut discuter», a-t-il encore indiqué. Il précise dans ce cadre que «l’armée est interpellée pour accompagner cette phase-là et non pas pour la gérer». Il relève, toutefois, qu’il devient maintenant compliqué de trouver «une issue rapide. La crise a perduré tandis que le régime a mis trop de temps à réagir en freinant des quatre fers».

Il faut, selon lui, parvenir à une solution raisonnable qui épargne l’État, afin d’éviter qu’il ne soit déstabilisé ou bien qu’il ne s’effondre. De ce fait, il signale que l’unique solution de sortie de crise réside dans «l’organisation d’une phase de transition assez courte, durant laquelle seraient créées les conditions permettant d’aller vers des élections destinées à désigner un Président chargé d’entamer les réformes dont a besoin le pays».

Pour Soufiane Djilali, il s’agit de s’entendre sur une formule consistant à mettre en place la présidence de l’État entourée de figures «acceptées par les Algériens», dont les objectifs seraient bien définis, la seule alternative, souligne-t-il, d’aller vers des élections libres et transparentes. L’invité de la radio nationale explique, par ailleurs, que les partis politiques n’ont pas encore pu apporter leur contribution pour dépasser la crise que traverse l’Algérie, c’est parce que, répond-il, «ils ont été marginalisés et discrédités» par l’ancien régime.

En réaction aux appels lancés par le chef d’État par intérim, Abdelkader Bensalah, au dialogue en vue de la prochaine élection, Soufiane Djilali explique qu’il «ne comprend pas que le chef d’État propose à chaque fois de retourner à un dialogue pour imposer l’élection du 4 juillet, alors que les conditions ne sont absolument pas réunies et que c’est impossible d’aller à ces élections-là».

L. O. CH

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