Les glands ont toujours été très prisés dans la région et même s’ils ont quelque peu tendance à se marchander au-delà de leur valeur réelle, les amateurs de ce fruit, eux ne résistent pas. En plus de la nostalgie de certains qui évoquent avec compassion, les temps de disette, durant lesquels leurs parents les avaient nourris avec de la galette de glands “Aghrum uvelodh”, d’autres se contentent de les déguster, à défaut de châtaignes ou de marrons. Moyennant 15 DA la mesure de glands, l’équivalent d’une bonne poignée, ou 50 DA le kilo, des gosses venant des régions les plus reculées de la wilaya sont omniprésents sur les trottoirs de la ville du chef-lieu de wilaya. Les marchés hebdomadaires sont également des lieux très fréquentés par ces mômes qui n’hésitent pas à braver le froid pour revendre leur marchandise. Akli, originaire d’Aghbalou, est un jeune d’une quinzaine d’années qui, chaque jour, emprunte le bus en direction de Bouira. Un énorme sac qu’il peine à traîner derrière lui l’accompagne dans tous ses déplacements. Interrogé sur le contenu de son lourd fardeau, il nous répondra “d’avelludh”. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Akli réussit à écouler pas loin d’une cinquantaine de kilos de glands par jour : “Si j’avais les moyens nécessaires pour transporter autant de glands que je veux, il est certain que je viendrais à Bouira avec une camionnette…d’autant plus que les citadins se disputent ce fruit.”, révèle le jeune visiblement satisfait par le créneau plutôt juteux dans lequel il a investi. Mais le commerce d’Akli ne se limite pas uniquement à la vente de glands au détail, il nous apprendra qu’un de ses frères est actuellement sur la RN15 avec des sacs entiers remplis de ce fruit. “Des éleveurs viennent spécialement de M’sila, de Bordj Bou Arreridj pour acheter des glands qui servent d’aliments pour le bétail.” Pour le bétail ou pour les gens, les glands sont et resteront incontestablement les fruits les plus prisés dans la région.
B.H.