D’année en année, les citoyens des villages continuent toujours de suivre et de perpétuer les traditions ancestrales qui ont servi et servent toujours à maintenir cette union, cette fraternité ’’au moins durant une journée’’ qui fait qu’il n’y a pas de différence entre les citoyens d’un même village.En effet, l’Achoura est l’occasion pour le village d’Ath Laziz d’organiser timechret cette année, tradition qui a failli disparaître dans ce village puisqu’elle n’a pas été organisée depuis belle lurette. Ainsi, vendredi dernier les citoyens de ce village ont tous retroussé leurs manches et décidé de fêter l’Achoura à la traditionnelle en sacrifiant quelques bêtes et ainsi partager la viande en ’’tixxamin’’ selon le nombre de personnes que contient chaque foyer. Cette tradition permet aussi de renforcer et de souder les liens qui existent entre les citoyens du village de même qu’elle permet aussi que le repas — au moins durant cette journée — soit le même dans tous les foyers du village.Au village Aït Sellane, timechret est une habitude pour les citoyens et cette fois-ci de même, les Ath Sellane n’ont pas failli à la règle, en organisant timechret. Seulement pour ce village ce n’est pas seulement la journée de l’Achoura qui est une fête habituelle, mais cette journée est préparée une semaine ou dix jours à l’avance, ceci par la ’’sortie de tous les enfants’’ qui sont nés après l’Achoura précédente. Et chaque famille qui fait sortir son enfant l’accompagne avec un grand plat rempli de gâteaux et de bonbons qui sont distribués aux autres enfants qui durant l’année entière attendent cette journée pour remplir leurs sachets. Ainsi, même si ces enfants ne manquent pas de gâteaux et autres friandises c’est cette joie ensemble à la djemaâ parmi ’’les hommes’’, et aussi d’assister à la remise de dons que leurs pères ou grands frères font pour pouvoir, justement, préparer l’Achoura. Ce jour, tous les citoyens du village Aït Sellane mettent la main dans la poche pour contribuer à l’achat des bêtes qui seront destinées pour le sacrifice. Et c’est dans un couffin que les citoyens déposent leurs dons qui varient selon les possibilités de chacun. Par ailleurs, ce village ne se distingue pas seulement durant l’Achoura ou timechret, mais durant toute l’année et ceci par l’organisation sociale qui fait de lui l’un des villages les mieux structurés de la région. Et c’est sa structure et son organisation qui font la grandeur de ce village et de ses citoyens, ce n’est pas le nombre d’habitants. Car il y a des villages qui ne sont ’’grands’’ que par le nombre d’habitants mais petits par l’inexistence de structure et d’organisation.Heureusement qu’il y a des villages et communes qui ’’s’agrippent’’ toujours aux traditions ancestrales qui ont fait que cette Kabylie soit restée debout. C’est le cas des citoyens de la commune d’Akbil qui durant ces neiges n’ont compté que sur leurs forces pour être désenclavé. Ainsi pour tous les villages ce sont les citoyens qui ont eu recours au volontariat pour sortir et évacuer leurs malades et même pour s’approvisionner en denrées alimentaires, gaz et semoule.
M. A. B.