Epilogue après trois jours de grève

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Après avoir boudé les bancs du lycée pendant trois jours consécutifs, pour protester d’une part contre la décision de fermeture des gargotes faisant office de restaurants de fortune aux nombreux lycéens, qui ne bénéficient pas des services du réfectoire dudit établissement d’autre part. les lycéens donc sont montés au créneau pour exiger une solution des responsables concernés. Après tout les lycéens ont bien droit au moins à un petit casse-croûte à midi.

Dans une réunion organisée par le chef de daïra de Maâtkas au sein même de son bureau et qui regroupe les membres de l’association des parents d’élèves, le proviseur du lycée technique, le secrétaire général de la daïra, les services concernés et bien entendu du premier responsable de la daïra, un débat houleux et démocratique s’en est suivi, des propositions sont faites de part et d’autre, pour aplanir dans l’immédiat les difficultés rencontrées par les étudiants et l’administration du lycée. Dans son intervention, le président de l’association des parents des élèves, M. Guemdane dira : “Le problème que rencontrent nos enfants doit être réglé définitivement, les solutions provisoires doivent être mises de côté car l’expérience nous a appris que provisoire perdure dans ce pays. Nos enfants ont bien le droit de manger à midi, si le lycée ne peut pas accueillir les 1020 élèves, il faut à tout prix le doter des moyens nécessaires et de l’espace voulu, où à défaut permettre aux gargotiers de rouvrir en attendant une solution définitive que nous souhaitons urgente”. Pour se défendre et expliquer l’incapacité du lycée à prendre en charge la restauration de tous les élèves, le proviseur révélera : “Notre lycée compte actuellement 1020 étudiants dont 458 bénéficient de la demi-pension. Avec ce nombre, je n’ai pas besoin de vous expliquer que nous sommes surchargés, nous n’avons ni le temps, ni l’espace, ni les moyens et ni le personnel pour pouvoir organiser un 2e service. Actuellement, nous faisons des pieds et des mains pour accueillir les 452 pensionnaires. Notre restaurant est trop exigu et ne peut en aucune manière accueillir tous les lycéens”. Comme pour mettre les points sur les “i” et faire respecter la loi, le chef de daïra annoncera : “Nous sommes prêts à travailler pour trouver une solution aux problèmes soulevés par les écoliers dans le cadre de la réglementation en vigueur, si les gargotiers veulent rouvrir, nous sommes prêts à les aider à condition qu’ils le fassent dans la légalité, le registre du commerce et le respect de l’hygiène sont une condition sine qua none. On ne peut pas jouer avec la santé de nos enfants, que les choses soient bien claires, la loi est au-dessus de tous. Pour aider le lycée à instaurer le restaurant self service, nous sommes également prêts mais cela nécessitera un peu de temps car il y a des travaux de réaménagement à effectuer et un matériel à acquérir”.

Après un échange d’idées et une discussion marathon, l’ensemble des présents sont finalement tombés d’accord sur une solution satisfaisant toutes les parties, à savoir permettre aux gargotiers de reprendre leurs activités en se conformant à la loi (registre du commerce et le respect des normes), doter le lycée de plus de moyens et d’effectuer les travaux de transformation pour qu’ils puissent lancer le self-service, ce qui permettra de faire bénéficier plus d’élèves. Notons enfin qu’avec l’ouverture du lycée de Souk El Tenine, le problème se résolvera de lui-même. Sur ce, la réunion fut levée à midi exactement, le millier de lycéens du technicum seront sans doute satisfaits et se mettront au travail car l’enjeu est tellement grand qu’ils ne doivent en aucune manière l’oublier. Le bac arrive…

Hocine Taïb

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