Les cambistes de la ville d’Aïn El Hammam sont très sollicités ces derniers jours par les citoyens désirant convertir l’argent en leur possession. À la faveur de la situation politique qui prévaut actuellement dans le pays, le cours de l’euro est monté ces derniers jours au marché parallèle de la ville d’Aïn El Hammam, pour atteindre 21,50 dinars contre 20,00 et moins auparavant.
Selon un revendeur de devises, «beaucoup de gens veulent échanger leur dinar en euro.» Trois personnes se sont présentées à lui, en quelques minutes pour s’enquérir du cours du jour. «Nous travaillons plus que les autres jours. Habituellement, le cours est stable en cette saison. Même s’il est constamment sujet à fluctuation, le coût de la monnaie étrangère ne grimpe pas aussi rapidement», dira le revendeur.
Quant aux acheteurs de devises, ils disent choisir «garder leurs économies en billets étrangers plus faciles à transporter et surtout sans risque d’une éventuelle dévaluation». Par ailleurs, l’afflux remarqué au niveau des banques depuis une dizaine de jours ne baisse pas. Au contraire, les chaînes devant ou à l’intérieur de ces établissements financiers sont loin d’être ordinaires.
Un employé avoue sous le sceau de l’anonymat que les retraits de fonds en dinars et en devises sont, chaque jour, plus importants. «Les citoyens ont peur pour leur argent qu’ils préfèrent garder chez eux. Ils n’ont plus confiance en leurs banques», affirme notre interlocuteur. Les retraités de la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse), qui perçoivent leurs pensions à partir du 20 de chaque mois, se présentent chaque jour de bonne heure à la BADR pour vider leurs comptes qu’ils refileront immédiatement à leurs clients cambistes qui les attendent sur le trottoir. Ces derniers sont alors vite sollicités par les détenteurs de dinars.
A. O. T.