Le réseau routier de la daïra d’Aïn El Hammam, dans son ensemble, se trouve dans un état lamentable. Les automobilistes, particulièrement les transporteurs de voyageurs qui effectuent des allers-retours à longueur de journée, se plaignent de voir leurs automobiles se dégrader en même temps que l’état de la chaussée. «On ne se rappelle même plus de la dernière fois qu’un tapis de goudron a été posé dans la région. Certaines pistes non goudronnées sont dans un meilleur état que les nationales», fulmine un chauffeur de fourgon de transport de voyageurs qui traverse, chaque jour, la commune d’Aït Yahia pour se rendre à Tizi Ouzou. Les affaissements du sol, les trous béants, demeurés sans remplissage, sont monnaie courante.
On ne peut pas parcourir une centaine de mètres sans être obligés de freiner pour franchir une dénivellation. Les conséquences sont incommensurables : pertes de temps et l’usure inconsidérée des pneus, des amortisseurs et autres organes de la voiture. Aucun axe n’échappe à cette détérioration, même les routes nationales 15 et 71 qui traversent la daïra d’Aïn El Hammam, sont devenues aussi impraticables que les pistes des villages. Les embûches ne se comptent plus. Des gravats le long des accotements réduisent considérablement la largeur des routes déjà étroites et sinueuses à souhait.
Sur le chemin, reliant Aït Yahia Boubhir, une nationale pourtant, les conducteurs se sentent en danger au détour de chaque virage. Sinueuse et très étroite, la route n’est, depuis ces derniers temps, fréquentée que par les automobilistes des villages limitrophes qui ne peuvent emprunter un autre itinéraire. Les routiers sont unanimes à dénoncer le réseau routier des régions montagneuses telles les daïras d’Iferhounene, Aïn El Hammam ou de Larbaa nath Irathen. Des routes fréquentées quotidiennement par des milliers de véhicules.
«Ce n’est qu’une fois sortis du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou que nous découvrons des routes praticables», note un «taxieur» de métier. Dès que je quitte Yakouren et prends la route de Bédjaïa, je me rends compte de la différence entre les deux wilayas. Pas de crevasses ni de coupures de routes restées béantes, comme chez nous. Les dos-d’âne sont matérialisés avec de la peinture blanche et signalés suffisamment à l’avance pour permettre aux automobilistes de les franchir sans encombres. La conduite est vraiment aisée» Il est vrai que le réseau routier des daïras de montagne est sinistré.
Les travaux de rafistolage effectués sporadiquement sur certains tronçons ne tiennent que le temps de l’arrivée des premières pluies automnales. Si certains «accusent» les intempéries d’être la cause de cette situation, les citoyens parlent, eux, plutôt de la qualité des travaux effectués par des entreprises chargées de la pose des «BB», un terme tapageur, pour une qualité de goudron qui s’avérera plus tard, être une «tôle ondulée» qui commencera à s’effriter dès le début de l’hiver.
A. O. T.

