«Pour la libération de l’ensemble des détenus politiques», «Pour un État civil et non militaire», «Pour le départ du Président par intérim et du gouvernement », «Pour la dissolution du FLN et du RND», «Pour un dialogue serein qui vise une transition démocratique», «Pour des élections propres et transparentes».
Ce sont les principales revendications soulevées, hier, par les manifestants à Bouira, à l’occasion de la 24e marche populaire depuis le début du mouvement du 22 février. En effet, et comme chaque vendredi, ils étaient plusieurs centaines de citoyens venus des quatre coins de la wilaya mais aussi du chef-lieu à descendre dans la rue hier, afin d’exiger «un véritable changement démocratique».
Les manifestants qui se sont regroupés vers 13h30 près de la place du centre-ville, ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «simulacre» de dialogue entre les différentes parties de la société. Les manifestants ont aussi décrié «les pressions dont sont victimes les militants de l’opposition et les activistes du Hirak». Les manifestants ont ouvertement accusé le chef de l’État-major de l’armée de vouloir «bloquer le processus du changement en dictant sa propre feuille de route». Ils ont ainsi appelé ouvertement au lancement d’un processus de transition démocratique qui sera géré, selon-eux, par des personnalités politiques et historiques crédibles : «Nous ne voulons pas continuer dans le même régime politique, dans les mêmes politiques et reprendre les mêmes échecs. Ce que tout le peuple algérien réclame est clair, c’est un changement radical et démocratique. Malheureusement, le pouvoir fidèle à ses politiques de répression et de manipulation, fait tout pour étouffer la révolte pacifique du peuple et imposer, comme depuis 1962, sa propre feuille de route qui n’est rien d’autre qu’une simple opération de changement à l’intérieur du pouvoir.
Le peuple reste, cependant, très engagé sur le terrain et attaché à sa revendication légitime, et nous n’allons jamais cautionner les manipulations du régime en place», a expliqué l’un des manifestants. Malgré la canicule, la marche s’est poursuivie durant l’après-midi à Bouira et les manifestants, munis du drapeau national et de l’emblème amazigh, ont transité via les principales rues du chef-lieu de la wilaya, avant d’arriver à l’esplanade de la maison de la culture Ali Zaamoum.
Les manifestants se sont prononcés, pour leur majorité, contre le processus de dialogue initié la semaine dernière par le Président par intérim : «Le pouvoir n’a aucune intention de partir, la preuve avec le panel de Karim Younes qui centralise le débat autour de l’organisation d’une élection présidentielle, alors que le peuple rejette cette proposition, surtout avec les mêmes textes de loi et les mêmes responsables, car le résultat sera le même. Nous sommes pour un dialogue sérieux, ouvert à toutes les propositions et les sensibilités politiques. C’est ainsi que nous pourrions construire un consensus autour d’une véritable transition démocratique», ajoute un autre citoyen. Après le traditionnel rassemblement de fin de la marche, les manifestants se sont dispersés dans le calme et aucun incident n’a été signalé.
Oussama Khitouche.