Le présent hiver laisse parfois place à des jours doux et ensoleillés qui rappellent le printemps. Le couvert végétal, régénéré par les dernières intempéries, donne un aperçu de ce que sera la prochaine saison printanière.
L’herbe verte et fraîche tapisse les vergers, les champs et les prairies de la région du Sahel, notamment. Les dernières pluies qui se sont abattues ont fait un grand bien au couvert végétal, sauvage ou cultivé. Et dans toute cette verdure, il a été remarqué la réapparition d’un redoutable insecte en pleine métamorphose.
Il s’agit des chenilles, particulièrement les noctuelles, lesquelles forment une très vaste famille de lépidoptères (papillons). En effet, il a été constaté dans plusieurs champs maraîchers verdoyants des localités de M’Chedallah, Ath Mansour et Chorfa, le retour de ces chenilles qui réapparaissent chaque année vers le mois de janvier.
Des nids soyeux ont été constatés sur des surfaces cultivées. Appelées aussi vers gris, ces chenilles prospèrent donc dans leurs nids tissés en soie pour en sortir quelques jours plus tard et attaquer le tissu végétal. Généralement, ces chenilles s’attaquent aux récoltes comme les fèves, les laitues, les épinards, les blettes, les artichauts, et bien d’autres légumes, dont elles dévorent surtout les feuilles, les racines et les tiges. Mais elles peuvent aussi s’attaquer aux arbres fruitiers et sauvages.
C’est dire qu’elles dévorent tout ce qui est comestible pour amorcer sa mue en chrysalide puis en papillon adulte. Ces insectes gris et urticants causent donc beaucoup de dégâts aux récoltes, surtout maraîchères. Les propriétaires de potagers et autres jardins ne savent plus où donner de la tête, pour lutter contre ces nuisibles qui causent des pertes incommensurables aux récoltes.
C’est le cas d’un paysan de Chorfa qui dira ne plus savoir à quel saint se vouer, pour protéger ses légumes contre l’invasion des noctuelles : «J’ai planté un carré de salade, tout content de voir mes récoles prendre du volume. Mais voilà que les chenilles les attaquent pour les dévorer.
Impuissant, j’essaye chaque jour de les éliminer manuellement, car je n’ai pas envie de les éradiquer avec des insecticides, de peur de polluer mes laitues. Que faire alors?», s’interroge, dépité, notre interlocuteur. Celui-ci n’est pas le seul à se plaindre de ces bêtes, d’autres petits paysans sont confrontés à ce genre de problème sans trouver la solution idoine, loin des insecticides qui peuvent nuire à leurs récoltes.
Y. S.