Jeudi, la nuit du doute

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Le ministère des Affaires religieuses et des wakfs a annoncé dans un communiqué rendu public dimanche dernier, que la nuit consacrée à l’observation de croissant lunaire annonçant le premier jour de l’Aïd El Fitr a été fixée à jeudi, demain en l’occurrence. En principe, si le croissant est observé à l’œil nu demain soir, le Ramadhan prendra fin après-demain vendredi, sinon ce sera samedi 18 juillet que sera célébrée le fête de la fin de tout un mois de piété de jeûne et de recueillement. Il va sans dire que ce mois a été pour les Algériens le plus supportable, financièrement parlant, de tous les Ramadhans de ces dernières années.

Physiquement en revanche, il fut un peu éprouvant, avec les fortes chaleurs enregistrées dès la fin de la première semaine de jeûne. Sur le plan de l’ambiance festive qui caractérise ce mois, on peu dire qu’elle a su se mettre au diapason des exigences du public au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il y en a eu pour tous les goûts, aussi bien à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, au Théâtre régional Kateb Yacine qu’à la cinémathèque de la ville. Il y a eu aussi des établissements privés qui ont mis la main à la pate en organisant des activités artistiques. Néanmoins, les prix pratiqués n’ont pas été des plus attractifs, loin s’en faut.

A 1 000 DA le ticket, accompagné d’un thé et d’une part de Kalb el louz, c’est un peu cher payé. Pour les amateurs de jeux de société ils ont quant à eux eu l’embarras du choix avec les cafés, salles de jeux et terrasses de prédilection. On peut dire, sans crainte de se tromper, que les Tizi-Ouziens, voire tous les habitants de la wilaya, ont passé un Ramadhan tranquille, festif et convivial. Il est vrai toutefois que les tares habituelles de certains jeûneurs, heureusement pas trop nombreux, n’ont pas manqué leur rendez-vous cette non plus. Les mêmes colères irrépressibles pour n’importe quelle raison et souvent sans raison, les mêmes paresses et les mêmes impatiences au volant. Tout l’arsenal, sans lequel le Ramadhan n’est pas le Ramadhan dans nos contrées, était présent, en bien comme en mal.

Les «meidet errahma» il y en avait à profusion, à tel point que certaines ne recevaient pas autant de consommateurs que prévus. C’est une bonne chose à inscrire au registre de la générosité des services caritatifs, publics et privés. Nonobstant, la fin de ce mois sacré est toujours salée pour les petites bourses. Elle suppose un surcroit de dépenses tant pour les confiseries sans lesquelles la fête n’en est pas une, que pour les habits neufs pour les enfants qui grèvent sérieusement le budget familial en attendant la rentrée scolaire qui sera, en quelque sorte, le coup de grâce pour le porte-monnaie des petites gens.

Sadek A.H

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