Djebahia bouge !

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Un important mouvement de sol, signalé depuis la semaine dernière, menace plusieurs habitations et établissements publics du chef-lieu de la commune de Djebahia, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Bouira.

La population vit dans la crainte et pour cause, de nombreuses maisons risquent d’être emportées, à tout moment, par un affaissement de sol qui crée continuellement des fissures. Les habitants, dont les maisons ont été touchées par des fissures, redoutent une secousse tellurique qui compliquera d’avantage la situation, surtout que cette zone est considérée comme une zone sismique. Des structures publiques, telles le CFPA, le lycée ainsi qu’une nouvelle école primaire, sont aussi menacés de s’écrouler suite aux nombreuses fissures notamment dans les structures de soutiens et les murs. Le réseau routier de la commune est aussi touché et se trouve affaissé sur plusieurs niveaux. Selon un premier constat établi par une commission technique, le défrichement à grande vitesse et les pluies diluviennes qui se sont abattues récemment sur la région, sont les principales raisons de ce phénomène. Le chantier de la future station de péage est particulièrement pointé du doigt, car situé juste en haut du chef-lieu communal.

Une commission technique enquête sur place

Le wali de Bouira a ordonné la mise en place d’une commission d’écoute et de suivi composée des services techniques de l’APC et de la wilaya, et des ingénieurs de l’ANA (agence nationale des autoroutes), de l’AGA (agence de gestion des autoroutes) et du LCTP. Une autre commission d’enquête, composée d’ingénieurs géologues et topographes, est actuellement à pied d’œuvre notamment pour l’analyse du sol. L’on apprend également qu’un bureau d’étude Italien, spécialisé dans l’étude des éboulements, a été appelé pour appuyer la commission d’enquête de la wilaya. Selon M. Aissa Adjoudj, ingénieur géologue et membre de la commission d’enquête, que nous avons rencontré hier sur place, le rapport définitif sur la situation devrait être rendu public au cours de la semaine prochaine. Selon notre interlocuteur, les premières conclusions confirment trois pistes. Il s’agit des défrichements, des agressions sur l’ancien réseau routier et de canalisation, l’urbanisation anarchique mais aussi le chantier de la future station de péage. « Le problème existait à Djebahia depuis plusieurs années, en raison de la nature glissante de son terrain. Récemment, les agressions se sont accélérées et leur nombre a doublé. La majorité des eucalyptus ont été coupés et les constructions ont aussi doublé. À court terme, le risque d’une catastrophe à grande échelle existe et des mesures urgentes s’imposent », soulignera-t-il. Selon notre interlocuteur, la réalisation d’un nouveau système de drainage pour toute la commune et l’arrêt de l’urbanisation anarchique s’imposent de faite. Aussi, la réalisation d’au moins deux forages d’eau en contrebas du chef-lieu et ce «afin de réduire le taux de remplissage des nappes phréatiques est nécessaire», ajoute notre interlocuteur, selon lequel l’étude sera élargie à d’autres villages limitrophes. « Il ne faut pas s’alarmer. Actuellement, nous travaillons en collaboration avec l’ensemble des secteurs concernés. Nous allons adopter un plan d’action en urgence, et ce, afin de limiter et de gérer ces mouvements de terrain», a-t-il conclu.

Oussama Khitouche

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