L’attachement à la pluralité réaffirmé

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Des milliers de citoyens ont marché, hier, dans les villes de Boumerdès, pour le 18e vendredi consécutif. Les rues de plusieurs villes ont été le théâtre de grandioses marches de citoyens, réclamant toujours le départ du système en place.

Au chef-lieu de wilaya, la procession humaine s’est ébranlée du centre-ville, au lieu-dit Madaure, pour sillonner plusieurs artères principales et une immense foule a scandé des slogans contre les dernières déclarations de Gaïd Salah, chef de l’État-major de l’armée. Sous les cris «Gaïd Salah dégage, le peuple n’est pas dupe», la foule a critiqué vertement le chef d’État-major qui a, récemment, fait des déclarations contre le drapeau amazigh, brandi depuis le 22 février dernier par des milliers de manifestants dans plusieurs villes du pays.

«Au lieu de se retirer, les symboles du système veulent provoquer la violence et semer la zizanie au sein du peuple. Gaïd Salah veut casser le mouvement populaire par tous les moyens, en allant jusqu’à vouloir interdire le drapeau amazigh. Nous lui disons que nous ne sommes pas dupes, ce peuple n’a qu’un seul ennemi : le système en place. Maintenant, ils (symboles du régime) doivent partir et nous laisser construire un État démocratique et de droit», réagit Sofiane, un militant associatif. Et à son ami d’ajouter : «Nous avons bien compris son message. Nous sommes en force aujourd’hui (ndlr, hier) pour signifier à Gaïd Salah, et aux autres, que le peuple est déterminé à poursuivre son combat pour un État de droit. Les poursuites judiciaires à l’encontre de personnalités politiques et d’hommes d’affaires n’auront pas d’effet tant que l’ancien système est toujours là. Gaïd Salah veut provoquer la division du peuple en traitant de minorité ceux qui brandissent le drapeau amazigh. Il doit rendre des comptes devant les tribunaux et être jugé pour avoir trahi le peuple depuis le début du mouvement populaire».

À noter que les citoyens des villes de Naciria, Bordj Ménaïel, Issers et Dellys, qui ont également marché hier, ont brandi fièrement les drapeaux national et amazigh, montrant par là leur attachement à une Algérie plurielle et leur offuscation après les dernières déclarations de Gaïd Salah, dont ils réclament le départ. Un départ qui serait, pour eux, l’une des solutions à la crise actuelle.

«Il doit partir comme tous les symboles du système en place. Il a assisté aux violations consécutives de la Constitution par Bouteflika, et maintenant, il s’improvise justicier pensant que le peuple a oublié qu’il est l’un des architectes du statu quo», lance un autre manifestant.

Youcef Z.

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