«Le mouvement n’a pas besoin de représentants»

Partager

Le président de l’UDS (parti non agréé), Karim Tabbou, en meeting hier à Ouacif, a déclaré «refuser toute option de dialogue avec les résidus du système Bouteflika». C’est la réponse qu’il a voulu adresser à l’appel au dialogue lancé pour trouver une solution à la crise politique que vit le pays. Le président de l’UDS a par ailleurs réitéré sa position sur la question de la structuration du mouvement populaire, posée notamment par certains cercles. «Il n’est pas question de structurer le mouvement pour le moment.

Au contraire, il doit rester comme il est. Si demain on arrive à instaurer une démocratie, il y aura des élections libres et indépendantes, chacun aura le droit de choisir ses représentants. On est tous différents, chacun a sa propre vision, ses idées (…)», précise-t-il. «Le mouvement populaire n’a pas besoin de représentants. Pourquoi avoir des représentants ?», s’est-il interrogé. «Pour négocier avec eux ? On ne négocie pas avec eux», tranchera-t-il, «c’est eux qui n’ont, à vrai dire, pas de représentants», a-t-il ajouté.

L’ex-premier secrétaire du FFS tiendra à préciser : «Me concernant, je ne représente que ma personne en tant que militant. Je ne représente pas le mouvement, je ne suis mandaté par personne pour le faire». Concernant les élections du 4 juillet, annoncées par le chef de l’Etat, l’intervenant a préconisé la nécessité de «déjouer cet événement». «Il n’y aura pas d’élection ce 4 juillet», lancera-t-il, avant d’expliquer : «Ils misent sur l’essoufflement du mouvement, le Ramadhan, le bac, les vacances d’été et l’usure, ils pratiquent la diversion et la division».

Il insistera sur «l’obligation de maintenir la dynamique de la mobilisation. On ne doit pas perdre de vue nos objectifs», dira-t-il. Pour le président de l’UDS, parti non agréé, « ils veulent s’accaparer de la transition pour pérenniser le système». Pour une sortie de crise, il plaidera pour «une commission composée de magistrats, qui sera dégagée après élection d’un haut conseil de magistrature. Cette dernière aura exclusivement à rédiger une Constitution de transition de six mois, composée de quelques articles».

Pour Tabbou, «la Constitution, qui doit être représentative de tous les Algériens, ne peut se faire en un laps de temps réduit, elle exige également de bonnes conditions et doit être définitive». Il a par ailleurs jugé nécessaire d’installer une «commission indépendante des élections» et de «mettre fin aux manœuvre du système et à la fraude». Sur la justice, Tabbou dira être «pour la lutte contre la corruption, mais dans le cadre d’un Etat démocratique, un Etat de droit», précisant qu’il refuse «une justice aux ordres ou une justice sélective», refusant de s’inscrire dans une «logique de rendements de comptes claniques».

Il a appelé à «l’arrestation de Toufik et de Said Bouteflika, si le commandement de l’armée détient des preuves de trahison comme avancé publiquement dans ses communiqués». Karim Tabbou tiendra à rappeler «le rôle constitutionnel de l’armée» refusant son «immixtion dans la vie politique».

Kamela Haddoum.

Partager