«Pour le départ des figures du système»

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La mobilisation citoyenne pour un changement démocratique ne faiblit pas à Bouira. En effet, plusieurs centaines d’enseignants, de fonctionnaires, d’avocats et d’étudiants ont battu le pavé, hier dans la ville de Bouira, malgré la forte chaleur et le jeûne. Les avocats ainsi que les enseignants, qui ont répondu à l’appel de l’ordre des avocats et du syndicat CNAPESTE, ont été joints, durant la matinée, par les fonctionnaires de la direction de la SDC de Bouira ainsi que par des étudiants.

La marche ne s’est ébranlée que vers 11h30, à partir de la Cour de justice de Bouira, jusqu’au siège de la wilaya et l’esplanade de la Maison de la culture Ali Zamoum, où un rassemblement a été tenu à la fin de la marche. Les manifestants étaient unanimes et ont lancé un appel aux hautes autorités du pays pour l’annulation de l’élection présidentielle prévue pour le 4 juillet prochain. Les manifestants ont aussi revendiqué la dissolution des assemblées élues et le départ du gouvernement de Nourddine Bedoui et du Président par intérim Abdelkader Bensalah.

Les protestataires ont aussi plaidé pour l’adoption d’une solution politique consensuelle, ainsi que l’installation d’un gouvernement provisoire pour gérer la période de transition : «Nous ne sommes pas contre le principe des élections et du changement politique via le suffrage universel, ce que nous demandons c’est l’organisation d’une élection propre, sans fraude ni manipulation de l’opinion publique. Actuellement, il est plus qu’urgent de procéder à l’installation d’une commission pour revoir le code électoral et installer les mécanismes administratifs nécessaires, pour garantir le bon déroulement de l’élection.

Nous réclamons aussi l’installation d’une haute commission indépendante pour l’organisation et la surveillance du vote», a expliqué une avocate. D’autres manifestants, plus particulièrement les étudiants ainsi que les syndicalistes du CNAPESTE, ont retiré la revendication pour l’élection d’une assemblée constituante car, d’après-eux, la fondation d’une nouvelle République démocratique doit passer par une assemblée constituante souveraine : «Nous ne voulons pas passer directement à une élection présidentielle, car les résultats ne donneront pas à un véritable changement.

La solution est l’élection d’une assemblée constituante qui permettra au peuple d’exécrer sa souveraineté et ses libertés démocratiques, et celui qui gouvernera le pays, sortira de la majorité parlementaire. Une fois la nouvelle Constitution adoptée, nous pourrions alors passer à une élection présidentielle», dira un enseignant qui a répondu à l’appel du CNAPESTE. La manifestation s’est poursuivie jusqu’à 13h au niveau de l’esplanade de la Maison de la culture. Les manifestants se sont dispersés dans le calme par la suite et aucun incident n’a été enregistré.

Oussama Khitouche

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