Rachid Terki signe son 4e album

Partager

«Fell-am a Tameslayt-iw» est le 4e album du chanteur Rachid Terki, sorti le 20 juin dernier. C’est un ensemble de 10 chansons et de 02 intermèdes musicaux : l’un instrumental (mandole) et l’autre Acewiq (flûte). Dans cet album, sont chantés les maux sociaux ressentis par les jeunes et les moins jeunes. La première chanson porte le titre attribué à l’album «Fell-am a Tameslayt-iw».

Les paroles sont claires, pures et dures : «Pour toi, ma langue, je donnerai ma vie. Des hommes sont tombés pour toi et nous ne pardonnerons jamais !» Le chanteur a vécu certains évènements douloureux pour sa région qu’il garde au fond de son cœur et qu’il se remémore dans certaines circonstances, comme durant le mouvement populaire.

La deuxième chanson «Inni-d ayen yullan» est un hommage rendu à un ami oublié de tous. Il s’agit d’Oumhidine, un autre chanteur qui a sillonné la région et dont personne ne parle. La chanson est une reconnaissance pour le travail fait. «Dis ce qu’il y a. Dis ce qu’il y a à dire. N’hésites pas à dire ce qui est caché…» Une similitude avec la citation de Tahar Djaout. C’est la plus longue de toutes, elle dure 10 mn 7 secondes.

«Sawell-a3» est un appel, un cri d’amour auquel personne ne répond, ce tourmente le plus c’est que l’attente est plus longue. Terki exprime aussi, à travers ses chansons, les sentiments des autres. «Awiyi, awiyi» est sans doute la réponse à la précédente chanson. C’est un duo qui invite à une magnifique visite à travers notre beau pays, avec ses montagnes, ses plages, son soleil, son sable, ses sites touristiques… «Ur ad-yeqqim sbar» exprime la désunion après tant d’années de vie commune.

Chacun accuse l’autre et la vérité ne sera jamais connue. C’est aussi un triste constat de ce que fait le divorce comme ravages dans notre pays. «Iya3 id yefka Rebbi» est le mea culpa de chaque être. On se contente de ce que Dieu a donné sans pour autant chercher plus. Le chanteur dénonce aussi la déchirure familiale, la cassure dans la tribu. La nouvelle génération lui fait aussi peur avec la dégradation des mœurs, alors que l’éducation n’est plus celle d’autrefois, entreprise par nos ancêtres.

Le message est lancé et exhorte les jeunes à plus de sérénité. «Ur argi3»est un cri de révolte contre la traîtrise, après de merveilleuses années passées ensemble. «Tu m’as trahi. Je ne te pardonnerai jamais !»

Le chanteur n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à la femme, gardienne du temple, et compare l’ancienne génération à l’actuelle. Il aborde aussi le volet rituel «Aggur n.Remdan», accueilli favorablement avec ses bienfaits et ses vertus.

A la rupture du jeûne, toute la famille est réunie autour d’une même table pour un même repas dans la joie. Rachid Terki termine sur une note de joie dans «Sereh-as, sereh-as» et invite à un moment de détente et de retrouvailles familiales, au cours d’une cérémonie de mariage. L’album dure plus de 1h18mn. Il a été édite et produit par «Toufik Music», au village Abarane, commune de Tirmitine dans la daïra de Draâ Ben Khedda.

Son 1er album «Inassan» est sorti en 2005, son 2e album «Duyas li vghiles» en 2011 et son 3e album «Tajedjith iquran» en 2014. Rachid s’est illustré en 1989 durant sa première apparition devant ses camarades du collège Ounar à Maâtkas. Il accompagnait ensuite le chanteur Hamid Médjahed dans ses galas, qu’il remercie au passage, avant de se lancer sur la scène musicale.

M A Tadjer

Partager