Comme de nombreux villages de la commune d’Aïn Zaouia, tels Igharviène, Boumadène, Boukache, Tizi-Ameur dans le douar de Boumahni continue de célébrer Assetchi ou N’Wal, une tradition ancestrale qui remonte à la nuit des temps. C’est un repas collectif organisé souvent au mois d’août.
A cet effet, vendredi dernier, le comité de village a invité plus de 2 000 villageois de toute la localité à prendre part à cette festivité. Il est à noter que les habitants de Tizi-Ameur, résidant dans d’autres villes du pays, ne ratent pas ce rendez-vous annuel. D’ailleurs, dès 10h, de nombreux véhicules immatriculés à Alger, Bouira, Boumerdès, pour ne citer que ces wilayas, étaient arrivés sur la place du village et plus précisément, au siège de l’association culturelle «Anadi».
Entre-temps, les villageois s’affairaient chacun de son côté pour bien accueillir les invités et mettre en place les tables, les chaises, les plats…). «C’est l’une de nos traditions qui a survécu à toutes les invasions. Dans notre région et dans toute la Kabylie, pratiquement, ce genre de rites est lié à l’agriculture. Nous sommes en pleine saison de fruits, notamment la figue fraîche et la figue de barbarie. C’est pourquoi nos ancêtres organisaient ce rendez-vous, où tout le monde se rencontrait pour fêter ensemble la bonne récolte. Dans notre village, N’Wal est célébré avec la participation de toute la population dans une ambiance de communion et de convivialité», a expliqué Ali Asmani, en sa qualité de président du Comité de village.
Dans une virée sur les lieux, avant la mise en place des couverts, on a constaté que tout le monde mettait la main à la pâte. «Dans le nuit de jeudi, nous avons préparé les légumes et autres ingrédients qu’utiliseront les cuisiniers du village. Chaque femme apporte une quantité de couscous», indique un autre membre de l’association «Anadi».
L’APC, pour sa part, a contribué à cette célébration, en mettant à disposition un camion-citerne rempli d’eau et un autre camion pour l’enlèvement des ordures. «Nous allons offrir du couscous et bien sûr un morceau de viande à plus de 2 000 personnes. Pour cette année, c’est un bienfaiteur qui nous a offert un veau et un mouton. Sinon, pour les années précédentes, c’est avec les cotisations des habitants que nous couvrons toutes les dépenses», a souligné le président du Comité de village.
Vers midi, le service est mis en place. Il faut signaler qu’en raison de l’existence d’un grand espace, des centaines de personnes ont été servies à la fois. «Nous avons de l’expérience. C’est pourquoi, comme vous le voyez, tout fonctionne à merveille, et ce grâce à la mobilisation des jeunes du village et, bien sûr, aux organisateurs», a ajouté un autre membre du Comité de village.
«Je suis venu de Boghni. Je ne rate jamais les rendez-vous comme celui-là, d’autant plus que c’est original», s’est exprimé un citoyen du centre-ville de Boghni. Pratiquement, à 14h, les 2 000 convives ont tous dégusté leur part de viande et de couscous. Au terme de cette waâda, tout le monde est retourné très satisfait chez lui. En tout cas, d’autres villages ne vont pas tarder à organiser à leur tour N’Wal.
Amar Ouramdane