Des membres de l’ex-collectif des représentants de Raffour avec qui nous nous sommes entretenus mardi dernier nous ont fait part des inquiétantes incursions qu’opère presque chaque nuit depuis le début de la semaine une hyène rayée. L’animal d’une imposante stature filmé par plusieurs résidents de Raffour à partir des balcons déambule tranquillement à travers les rues du quartier bas à partir de 23 h avec un point de fixation au niveau de l’école primaire Taghzouti Achour. Le carnassier n’est nullement inquiété par les cris que lancent les citadins et les aboiements craintifs des chiens sur son passage et les fuseaux lumineux que les riverains braquent sur lui.
On nous affirme que cet animal fouille tranquillement dans les poubelles à la recherche de restes de nourriture. Ce qui inquiète au plus haut point les citoyens est le fait qu’il n’est nullement effarouché par la présence humaine ou les bruits de la cité. Aussi, ces citoyens qui hésitent à l’abattre à l’aide d’armes à feu, d’autant plus qu’on nous affirme qu’il s’agit d’une femelle adulte pleine et que c’est une espèce protégée, font appel aux services des forêts pour l’éloigner de la ville de peur de la voir agresser les enfants et les personnes âgées qui ne pourront pas lui faire face.
Rappelons qu’en 2016, une hyène adulte a mis bas dans un tronc d’olivier creux à Aharrache, au sud de Raffour et qu’elle était extrêmement agressive pour protéger ses petits en interdisant à quiconque d’approcher autour de cet olivier en lançant des ricanements et montrant des crocs menaçants. Il a fallu l’intervention d’une équipe de la circonscription des forêts de M’chedallah et de celle du parc national du Djurdjura (PND) pour la déloger du milieu de l’oliveraie et la pousser avec ses deux petits vers les bordures d’Assif N’sahel où elle trouva refuge dans les buissons touffus.
L’année suivante soit en 2017, un mâle adulte a été retrouvé mort empoisonné à proximité du pont qui enjambe Assif Iwakuren en périphérie ouest de Raffour. Rappelons enfin que l’hyène rayée est inoffensive et ne devient agressive que dans trois cas : pour protéger ses petits quand ils sont trop jeunes et qu’ils ne peuvent pas s’enfuir, dans le cas de grande famine ou enfin quand elle contracte la rage.
Oulaid Soualah