«Une instance présidentielle et un gouvernement de transition»

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Le président du parti Jil Jadid, M. Soufiane Djilali, a animé hier au niveau de l’auditorium de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, une conférence-débat sous le thème «Analyse de la situation politique en Algérie». Invité par la coordination autonome des étudiants, le conférencier a également exposé le plan pour la sortie de crise, adopté par son parti.

Ainsi et pour M. Djilali, la crise qui secoue le pays actuellement ne date pas de cette année, car il s’agit «d’une situation compliquée» qui nécessite «des solutions politiques consensuelles et des changements radicaux». Le conférencier dira dans le même sillage que le mouvement populaire qui s’est déclenché depuis le 22 février dernier doit s’organiser d’une manière démocratique et officielle par le biais d’élections démocratiques et transparentes.

Pour lui, le mouvement populaire ne pourra jamais s’organiser d’une manière spontanée : «Actuellement, il est urgent, de passer à une nouvelle étape dans la construction du processus démocratique en Algérie. Il est impératif aussi de désigner une instance présidentielle ainsi qu’un gouvernement provisoire de transition, qui pourront à la fois gérer la période de transition vers la démocratie et aussi opérer les changements nécessaires notamment sur la loi électorale et ce, dans l’objectif de permettre aux Algériens d’élire leurs représentants légitimes qui auront les pleins pouvoirs et les prérogatives», a-t-il assuré.

Le président de Jil Jadid a tenu aussi à alerter l’opinion publique sur le danger de l’exclusion des partis politiques et des organisations de la société civile du processus de transition. Pour l’intervenant, l’écartement des formations politiques va nécessairement favoriser l’apparition de personnalités politiques vulnérables qui pourront être achetées ou réprimées par le pouvoir politique : «Je ne suis pas avec ceux qui disent que les partis politiques n’ont rien accompli durant le règne de Bouteflika.

Actuellement, notre mouvement a tendance à exclure tous les partis politiques et, certaines figures politiques, souvent pas formées, émergent sur la scène politique avec l’appui des chaînes de télévision. Ce phénomène reste doublement dangereux pour le mouvement, car les personnalités sans représentations politiques sont vulnérables et peuvent être facilement achetées ou réprimées. Notre mouvement doit se poursuivre et, le plus important actuellement est d’unir les efforts autour d’un seul projet politique consensuel qui est le changement démocratique et l’instauration d‘une deuxième République», a-t-il aussi affirmé.

Interrogé par des étudiants à propos des récentes interpellations des deux anciens responsables du service de renseignement, les généraux Toufik et Tartag, et du conseiller et frère de l’ancien président de la République, Said Bouteflika, le conférencier dira que «les agitations entre les différents clans au sein du pouvoir ne peuvent pas dissuader les Algériens de leurs revendications légitimes», a-t-il enfin déclaré.

Oussama Khitouche

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