«L’homme face à la fascination du pouvoir»

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«Les ambitions du pouvoir attirent plus d’un et ceux qui l’ont entre les mains ne veulent pas le lâcher, alors c’est la révolte !»

La générale de la pièce théâtrale «Macbett», d’Eugène Ionesco, a été jouée au théâtre régional Kateb Yacine, dans l’après-midi de samedi dernier, par les comédiens du TNA, dont la majorité sont des étudiants de l’école des arts dramatiques d’Alger. Le DG du TNA, la directrice de la culture de Tizi-Ouzou et le directeur du théâtre régional étaient présents. Et le public fut au rendez-vous. L’œuvre est une réécriture de la pièce «Macbeth» de William Shakespeare, adaptée et mise en scène par Khoudi Ahmed. «Elle parle d’ambitions et des assoiffés du pouvoir. C’est une tragédie transformée en comédie burlesque. Le TNA a fait appel à moi et choisi «Macbett» sur les quatre pièces présentées !», explique le metteur en scène. L’histoire se passe quelque part dans le monde. Le roi Duncan (rôle joué par Sahraoui Yazid), entouré de fidèles généraux, a tous les pouvoirs, et sa gestion, notamment l’augmentation des impôts, les vols…est contestée par certains comtes qui se rebellent. C’est la révolte ! Le roi charge son fidèle général Macbett (Yessad Abdenour) de mâter cette rébellion. Le second tableau est le remplacement du roi . Qui mettre ? C’est la grande interrogation, la grande confusion. Macbett refuse l’offre et c’est le désarroi. C’est à ce moment que deux sorcières apparaissent : Kheladi Hadjila et Roubhi Fissa Mounira, pour le soudoyer par tous les moyens, avec deux autres généraux rebelles qui acceptent le plan de la destitution du roi, quitte à le tuer avec la complicité de la femme de Ladsy Duncan (Mounira). A trois, ils passent à l’action. Macbett est intronisé Roi après l’assassinat du roi. Le comte Glaniss (Boualeg Mohamed) se révolte en compagnie de celui de Candor : Banco (Salah Nessar) qui est fait prisonnier et tué avec le soldat déserteur (Horo Slimane) mobilisé de force. Le décor est très simple, il est suggéré. Des rideaux qui représentent le Palais, deux arbres (forêt) des uniformes et casquettes pour les généraux. Les épées sont remplacées par des cannes. La pièce peut se transposer dans n’importe quel pays du monde où la tyrannie, l’injustice et l’absence de démocratie sont de mise. Elle met en exergue la force, les ambitions, l’acharnement de l’homme au pouvoir. Elle a été présentée samedi et dimanche et le sera également aujourd’hui. La troupe entamera une tournée à Béjaïa, El Eulma, Constantine et Annaba dès la semaine prochaine. «La pièce a été écrite en français et toute l’équipe a contribué à sa traduction en arabe populaire, en attendant qu’elle le soit en tamazight. C’est un travail de plus de deux mois et demi. La générale devait se jouer au TNA le 19 novembre, mais comme le TNA a été loué à une équipe de tournage, nous avons opté pour le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou», nous confie encore le metteur en scène, Ahmed Khoudi.

M. A. Tadjer

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