Onze ans après le terrible séisme qui a frappé un certain 10 novembre 2000 la région de Beni Maouche causant des dégâts matériels énormes, les séquelles nées de ce séisme sont encore béantes. 1 100 sinistrés au total se retrouvent SDF du jour au lendemain.
Les pouvoirs publics ont mis en œuvre un plan d’urgence pour la reconstruction des logements détruits. Si les sinistrés qui ont bénéficié de subventions dans le cadre individuel ont réalisé et habité leurs logements, la situation était devenue des plus critiques pour les 270 sinistrés qui ont bénéficié de logements de remplacement dans le cadre collectif. Ces laissés-pour-compte attendent toujours que les portes du ciel s’ouvrent pour leur laisser tomber les subventions y afférentes à la deuxième tranche pour la continuité des travaux pendant que celles des responsables des administrations censés les aider, restent toujours fermées. A la révolte des sinistrés s’ajoute celle du P/APC qui, outré par le retard persistant au niveau de la DLEP qui refuse de virer aux sinistrés les subventions en sa possession, déclare sans ambages : «Tous les jours, deux ou trois sinistrés viennent me voir au sujet de la subvention de 400 mille dinars pour la continuité des travaux de la deuxième tranche accordée par le wali Bendrissi en 2008 dans le cadre du Fonal, pour chaque sinistré. Ce qui est révoltant, l’argent moisit dans les comptes de la DLEP et cet organisme refuse toujours de le virer aux intéressés, malgré nos maintes démarches. J’ai même demandé aux sinistrés de constituer un comité qui m’accompagnera chez le wali de Béjaïa pour lui demander une éventuelle intervention auprès de la DLEP pour le virement de cet argent aux intéressés. Ce dimanche, je serai l’invité de la radio Soummam à 15h et je déballerai tout», s’époumona l’édile communal. La genèse de cette affaire : juste après le séisme, 270 sinistrés ont bénéficié d’un logement dans le cadre collectif. Si les travaux de la première tranche ont été menés tambour battant par des entreprises à qui l’Etat a confié les projets, il n’en demeure pas moins que les chantiers ont été abandonnés depuis 11 ans pour motif : les subventions pour la continuité des travaux de la seconde tranche n’ont pas été virées à ce jour. Ne pouvant attendre, certains sinistrés ont habité leurs logements en se contentant de portes et fenêtres de fortune installées provisoirement en attendant mieux. Les malheureux vivent dans la précarité.
L. Beddar