Ait Argane, village de la commune d’Agouni Gheghrane, est toujours isolé du reste du monde. Les axes sont inaccessibles, malgré les efforts des responsables municipaux et de la daïra de Ouadhias pour désenclaver ce village, déjà isolé pendant plus de six jours la semaine passée. Un responsable de la daïra, que nous avons contacté indiquera : «Nous avons réquisitionné les engins des travaux publics de l’ASTP de Boghni et les deux chasses neiges d’Agouni Gueghrane et d’Ait Bouadou, pour déneiger les axes vers les villages isolés. Nous sommes là jusqu’à la réouverture de la route menant vers ce village». Par ailleurs, à Beni Zmenzer dans la daïra de Beni Douala, six engins sont mis à contribution pour libérer les différentes routes. Mais la localité vit au rythme des pénuries de certains produits alimentaires et de gaz de butane. «Nous sommes à la deuxième semaine sans gaz et sans d’autres produits de premières nécessité». C’est le même topo dans la commune d’Ait Mahmoud, les axes sont restés inaccessibles le matin, malgré la mobilisation des citoyens et de l’APC pour déneiger les routes «Nous avons entamé l’opération de déneigement cet après-midi, car le matin, nos engins ne peuvent pas circuler à cause du verglas», dira un responsable de l’APC. L’hiver en Kabylie est rude et ces aléas n’en sont guère moins. Comme à chaque année, c’est pratiquement le même désagrément qui revient à l’esprit des villageois, surtout quant il s’agit de la neige et du verglas. A la deuxième semaine de la tempête, de fortes chutes de neige ont été encore enregistrées dans la nuit de dimanche à lundi, sur les monts Djurdjura, ce qui inquiète sérieusement plus d’un, surtout que la population a déjà vécu une semaine de blocage et d’autres difficultés. Il est à noter, néanmoins, le rétablissement de l’électricité pour certaines localités même si des coupures récurrentes sont enregistrées au début de chaque soir. A Ait Abdelmoumène, à l’instar des autres bourgs, les habitants n’ont pas pu bouger de leur village du fait que les routes sont paralysées par la neige. Ceux que nous avons apostrophés, nous ont soulevé le manque de gaz butane et de mazout ainsi que des produits alimentaires de 1ère nécessité à savoir le lait en sachet, le pain… «C’est le calvaire que nous sommes entrain de vivre, le minimum n’est guère assuré ni pain, ni lait en sachet, ni gaz butane..», déplore un habitant. A Ait Bouadou, une cellule de crise a été installée pour la circonstance, les engins de la mairie et des entreprises privées sont sur le terrain pour l’opération de déneigement. «Voila, nous sommes sur les lieux depuis 7h du matin, mais le peu d’engins réquisitionnés pour toute la localité est loin de satisfaire toute la population, surtout que notre localité est sise au milieu de la montagne à plus de mille mètres d’altitude». Avoue un conducteur d’engin, poursuivant : «les citoyens sont venus aider à déneiger les accès, car nous trouvons des difficultés à y entrer».
A. G.