Plusieurs axes routiers ont été fermés et des maisons ont été évacuées depuis vendredi à Azazga suite à un important glissement de terrain.
La ville d’Azazga ne ferme plus l’œil. La population est prise d’une panique indescriptible. La psychose est visible dans la population locale, qui vit la peur au ventre. La situation est loin d’être insignifiante, elle ne laisse personne insensible, même pas ceux dont les maisons sont construites selon les normes nouvelles de construction. Le glissement de terrain est énorme. Il s’est manifesté dans plusieurs endroits. Il s’agit en fait, d’un ancien glissement qui s’est réveillé subitement, suite aux dernières intempéries et les importantes pluies qui se sont abattues sur la région à la fin de la semaine écoulée. C’est comme un volcan endormi. Le glissement en question a toujours menacé la ville d’Azazga, le problème ne date pas d’hier. Des études géotechniques ont été déjà effectuées durant les années 1970 et en 1980. 65 % du territoire de la ville est décrété zone rouge. N’empêche que, depuis, des constructions ont vu le jour sur ces mêmes zones. C’est dire que, finalement, rien n’a été fait pour éviter toute mauvaise surprise. Chaque année pratiquement, suite aux chutes de pluies, le glissement de terrain se manifeste, sauf que cette fois, il est plus important. En tout, pas moins de 14 zones ont été recensées comme étant sérieusement touchées par le phénomène, pour la journée de samedi dernier seulement. Hier encore, la commission, constituée de techniciens et d’ingénieurs des différents services concernés, tels que CTC, la DUC et autres services communaux, et ceux du laboratoire spécialisé était à pied d’oeuvre sur les lieux, sillonnant la région, afin de faire le point, et recenser les zones touchées. La route menant vers le village Hendou a été fermée à la circulation, suite à un important affaissement de terrain. De même que pour le chemin reliant le chef lieu de la commune au village Ighil Bouzal où la route a été fissurée sur plusieurs mètres. La RN 71 a connu le même sort au niveau de la localité de Cheurfa. La RN 12 n’a pas échappé aux glissements, puisque plusieurs dégâts ont été enregistrés au niveau notamment du lycée Technicum. La Cité AADL à l’entrée de la ville, à quelques encablures de la nouvelle poste, le village Tala Goucheh, le village Thadarth, Agouni Guizane pour ne citer que ceux là ont tous connu les mêmes faits. Plusieurs maisons seraient fissurées au niveau de ces villages. Le réseau AEP et le réseau d’assainissement n’ont pas été épargnés. Il est fait état, de plusieurs canalisations éclatées ça et là à travers la ville. Des poteaux électriques ont été également détruits à hauteur du village Thala Goucheh. Les habitants craignent le pire, d’autant plus que le glissement avance « rapidement » pour reprendre l’expression d’un des villageois. Ce dernier décrit une psychose, sans pareille, qui aurait envahi tout Azazga. « La panique est partout ici à Azazga. Les fissures que le glissement a causées, font penser à un gigantesque tremblement de terre, tant celles-ci sont béantes », dit notre interlocuteur. Les villageois suivent, de près, le travail qu’effectue la commission installée à cet effet. Une commission qui tente de passer au peigne fin la ville et sa périphérie, avant de se prononcer sur les mesures à prendre. C’est en tous les cas, ce qu’a soutenu, le directeur de l’Urbanisme et de la Construction de la wilaya de Tizi Ouzou, M. Labrèche que nous avons contacté hier. « Nous sommes sur place depuis hier samedi. Nous avons dépêché nos équipes spécialisées en la matière afin d’effectuer des études. Nous devons attendre leur rapport pour nous prononcer sur les mesures à prendre », dira ce dernier. Quoi qu’il en soit, une solution s’impose, à court et à long terme, afin d’éviter une éventuelle catastrophe, qui n’est pas du tout à écarter, si la situation demeure en cet état.
M.O.B

