Par Tahar Yami :
Un festival, des « festivaux ? » Non. L’exception grammaticale de la langue française nous impose un pluriel du mot, qui ne confirme pas la règle. C’est dans cette exception qu’on peut inscrire le festival du film amazigh qui demeure exceptionnel par la particularité de son thème, de son organisation et de sa pérennisation. Comment faire émerger et faire vivre un cinéma dans un contexte et un espace où l’infrastructure cinématographique fait défaut ? Le cinéma nous procure, certes, du rêve mais il nous rapproche aussi de la réalité. Le cinéma nous fait voyager mais nous fait aussi poser sur des lieux pour mieux apprécier l’espace.
Le festival du film amazigh est tout à la fois : temps de rencontres, support de diffusion, vecteur d’espoirs, outil de promotion et espace d’échanges et de formations. Le festival est né il a grandi et s’est enrichi avec le temps. Les douze éditions l’on consolidé et l’ont galvanisé mais ses promoteurs sont bien conscients que la mission n’est pas terminée, et que le travail à accomplir est encore un vaste chantier.
Le festival est là il sera encore là. De festival dérivent les mots, festivité festif, fiesta, fête,… Mais nous, nous retiendrons le mot, fête, qui célèbre chaque année l’existence et le développement du film amazigh.
Tizi-Ouzou renoue aujourd’hui avec sa tradition d’attachement à son identité avec sa détermination à défendre son histoire et à promouvoir ses valeurs d’hospitalité. Mais pour se parfaire et acquérir ses lettres de noblesse, le festival du film, du cinéma amazigh n’oublie pas que le cinéma est un support pour l’amazighité et que par la même, l’amazighité confirme bien au cinéma son statut universel de langage de tous les peuples.
T. Y.