Intervenant hier à Bejaia, dans le cadre de la campagne électorale des législatives du 10 mai prochain, Abdelaziz Ghermoul, président du MNL (mouvement des nationalistes libres), a usé des termes les plus virulents à l’endroit du pouvoir. Selon l’orateur qui s’exprimait à la Maison de la culture Taos Amrouche de Bejaia, devant un parterre de militants et de sympathisants acquis, les ennemis de l’Algérie et des Algériens ne seraient pas ceux qu’on tente de nous faire croire, c’est à dire l’étranger ou on ne sait quelle coalition qui essaierait de nous cibler, mais bien ceux qui accaparent le pouvoir depuis 50 ans. Poursuivant son tir à boulets rouges en direction du pouvoir, il affirmera : « Ceux qui nous gouvernent, c’est-à-dire, ceux qui ont maintenu le peuple dans la misère malgré toutes les richesses dont dispose le pays, ne s’intéressent qu’à leurs comptes en banque à l’étranger où vivent d’ailleurs leurs enfants et où ils passent leurs week-ends », et de marteler : « Nous leur disons : 50 ans, barakat ! ». Evoquant la wilaya de Bejaia, qui devrait, d’après le président du MNL, être la destination incontournable de milliers de touristes du monde entier, vu ce dont elle dispose comme potentialités indéniables, il dira qu’elle est malheureusement marginalisée et isolée du reste du pays, par la faute de ceux qui gouvernent le pays depuis 50 ans, qui auraient refusé de lui donner, ne serait-ce, que des routes, dignes de son statut de ville chargée d’histoire millénaire et dotée d’une beauté que le monde entier lui envie. Abordant la liberté d’expression, en tant qu’ancien journaliste, le premier responsable du MNL a déploré le fait que celle-ci ne soit, malheureusement, qu’une façade dans notre pays, et que la vraie liberté d’expression serait encore à arracher. Enchaînant sur le système éducatif, l’hôte de la wilaya de Bejaia a estimé que ce dernier a été vidé de tout son suc. Il regrettera, par exemple, le fait que des étudiants de fin cycle universitaire ne sachent ni lire correctement un quotidien et ni exprimer leurs pensées par écrit. Sur sa lancée, il soutiendra que le pouvoir n’aime pas les intellectuels et que des députés de la mandature qui s’achève ne sauraient même pas formuler correctement une phrase.
B. Mouhoub
