Le FLN, le FFS et le RND sont sortis victorieux du scrutin législatif à Boumerdès où le taux de participation a été de 34,13%.
Le FLN et le FFS ont obtenu, l’un et l’autre, trois sièges chacun, alors que deux seulement sont revenus au RND, les deux sièges restant ont été gagnés par le Front de Changement et un candidat indépendant, en l’occurrence Djillali Bouzed. L’un des premiers enseignements de cette élection législative, dont le taux en 2007 n’avait, pour rappel, pas dépassé la barre des 25%, est la percée du FFS, dont le premier secrétaire national, Ali Laskri, était tête de liste au niveau local. « Le FFS yezwar machi edh la tchitchi », est le refrain qu’on prononçait, hier, pour montrer justement que ce parti avait de l’ancrage et a su en profiter tant au centre-ville de Boumerdès que dans les communes berbérophones de l’Est de la wilaya. Avec les trois sièges qu’il vient de glaner, comme en 2007, le FLN démontre qu’il conserve encore sa puissance, même relative, dans cette wilaya malgré l’apparition d’un clan de redresseur. « L’opinion ne peut faire confiance à ces redresseurs, qui avaient pour la plupart montré leurs limites en tant qu’anciens députés ou élus à l’APC et à l’APW », commente un responsable de la Mouhafadha locale. S’agissant du RND, l’on a signalé qu’il a pu glaner ses voix dans ses propres fiefs, à l’instar de Zemmouri, Khemis El Khechna et Ouled Moussa. Le Front du Changement, dirigé par Menasra, dissident de l’ex Hamas, a réalisé son score, surtout grâce à l’électorat de Bordj Menaïel et Tidjellabine, a-t-on relevé. L’on aura remarqué cependant, le désintérêt affiché les jeunes vis-à-vis de ce scrutin.
On s’en tient toujours à cette idée que le député est loin de la population et qu’il change systématiquement sa puce de téléphone mobile et son adresse après son élection. « Pourquoi voter pour ces gens, qui pensent, une fois à l’APW, à se remarier et à mener une vie de nabab, loin des préoccupations de la société », dit un jeune de Thènia qui semblait désintéressé par le scrutin. Par ailleurs, et concernant le taux de participation, il n’excédait pas les 17% à 16h30, mais il est passé à 30% aux environs de 19h, grâce notamment à l’affluence de la gente féminine vers les bureaux de vote en fin d’après-midi. Mais, la chose qui inquiète le plus, c’est le fait que la plupart des femmes, de surcroît analphabètes, avait subi durant plusieurs semaines le forcing des partis islamistes qui faisaient, comme à l’accoutumée, du porte à porte. On laisse entendre, enfin, à l’heure où nous mettons sous presse, que le troisième siège initialement donné acquis pour le FFS serait encore en ballottage entre plusieurs partis.
Salim Haddou