La Dépêche de Kabylie : vous rêviez de sortir cet album, que ressentez vous ?
Massinissa Ouali : Je ressens une grande satisfaction. C’est l’un de mes rêves qui vient de se concrétiser. C’est un projet qui traîne depuis 2008, car les chansons étaient déjà prêtes depuis longtemps déjà. Faute de moyens, je n’ai pas pu les enregistrer. Le manque de moyens a toujours été une entrave pour les jeunes artistes, et je n’ai pas fait exception. Sans les encouragements de mon public, surtout les étudiants et les jeunes de mon village, qui me motivent à chacune de mes montées sur scène, j’aurais baissé les bras depuis longtemps.
Comment jugez-vous ce premier album ?
Ce n’est pas à moi de juger mon travail mais c’est au public de le faire. Si on se réfère aux ventes de l’album, j’oserai dire que c’est un succès. Le premier quota que j’ai mis sur le marché est déjà écoulé. Je pense que le public sait reconnaître la bonne musique même si dans ce premier album je ne me suis fié qu’à mon instinct. Les chansons sont, sans exception, basées sur du texte. Quelques unes remontent au lycée, à l’époque où la mandoline était collée à mon torse tout au long des journées. Ce sont des chansons qu’ont inspiré des situations réelles, donc qui viennent du plus profond de mon cœur.
Et en tant qu’étudiant en Tamazight, quel est l’apport de cette langue dans ta vie d’artiste ?
Mes études sont ma principale source d’inspiration. Quand j’ai eu mon bac, je me suis dit qu’il fallait à tout prix que j’intègre le département de la langue amazighe et je ne l’ai pas regretté. Je savais qu’il fallait d’abord être imprégné de sa culture, de son histoire, de ses traditions avant de s’aventurer à les traduire en chansons. Mes études sont très en phase avec ma carrière de chanteur.
Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Je pense à un deuxième album, mais avant, je compte d’abord travailler sur un projet de single que je projette de proposer au public en octobre prochain. C’est une chanson qui sera exclusivement dédiée aux langues minoritaires et que je composerai en collaboration avec des étudiants subsahariens.
Votre premier album, à qui le dédiez-vous ?
Tout d’abord, je le dédie à mes parents qui ont toujours cru en moi et qui continuent plus que jamais à le faire. Je voudrais également le dédier à mon enseignant du département de Tamazight, M.Kerrach Hachemi, sans lequel l’enregistrement de l’album aurait été impossible, de par l’aide financière et la disponibilité qu’il m’a offertes au bon moment. Je remercie, par ailleurs, mon arrangeur Fadel pour sa générosité et son soutien et je n’oublie évidemment pas mon public.
M.H.Khodja