Le chef-lieu se clochardise

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C’est dans un total dénuement que vivent les habitants de la commune de Tizi N’Tleta, relevant de la daïra de Ouadhias, à plus de 35 kilomètres au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Atteignant les seize mille âmes, ils souffrent d’un manque flagrant en infrastructures de base qui leur permettraient de vivre mieux. Bien qu’elle soit chef-lieu de la municipalité cette localité n’a connu aucun aménagement urbain, aucun projet de développement local ne semble vouloir atterrir dans cette localité pour améliorer un tant soit peu le quotidien des citoyens. L’état urbanistique des lieux est des plus chaotique. Les années passent sans qu’aucune amélioration ne vienne réjouir les citoyens. En effet, le réseau routier est dans un état lamentable. Il connaît pourtant une circulation très dense, puisque la localité constitue un véritable carrefour pour toutes destinations et un passage obligatoire pour rallier la wilaya de Bouira. La RN30, par exemple, est brodée de nids de poule et de crevasses, les trottoirs n’existent pas ou sont complètement défoncés et plusieurs pylônes de l’éclairage public sont endommagés. Les accotements de la chaussée sont continuellement jonchés des déchets des baraques informelles qui poussent comme des champignons. Rachid B, un habitant du chef-lieu tonnera : «Aucun projet n’est en perspective. Le chef-lieu, qui est censé être la vitrine de la localité est des plus repoussants. Les quelques rares projets qui ont été inscrits sont à l’arrêt. La jeunesse est livrée à elle-même et à l’oisiveté». Notre interlocuteur espère néanmoins un proche changement : « Nous espérons de le changement viendra avec le changement des responsables municipaux», dit-il faisant allusion aux prochaines élections locales. Un autre habitant interviendra en dénonçant : «Les robinets étaient à sec pendant les semaines passées, l’insécurité règne, les honnêtes citoyens n’arrivent pas à dormir à cause du tapage nocturne et des bagarres et cris qui durent jusqu’aux premières heures du matin. Il faut absolument mettre un terme à cette situation». Par ailleurs, les routes qui relient les différents villages voient leur état déjà délabré empirer à cause des travaux de gaz et d’AEP, notamment au village d’Aït Abdelmoumène, à partir d’Aït Graiche vers Tizgui et d’Anar Teguemount vers Azemour Amrane du côté de Souk El Tenine. Les chaussées sont pratiquement entièrement parsemées de trous béants et autres crevasses. Plusieurs projets traînent tandis que d’autres sont carrément bloqués. C’est le cas du foyer de jeunes de Tassoukit, dont les travaux ont été entamés il y a trois ans, sans que sa réalisation ne connaisse de fin. Un membre du comité du village de Tassoukit nous déclarera : «Le lancement des travaux de réalisation de ce foyer de jeunes avait réjoui les habitants, un projet qui a été retenu au titre des plans communaux de développement (PCD). Malheureusement, leur joie fut de courte durée, les travaux s’éternisent. Celui d’Aït L’Hadj Ali a été achevé mais c’est sa mise en service qui tarde à voir le jour». Une autre infrastructure, il s’agit de la bibliothèque communale accordée dans le programme de sectoriel de développement (PSD), voit le démarrage de ses travaux renvoyé aux calendes crèques, bien qu’une enveloppe financière de 15 millions de dinars lui ait été allouée et l’assiette foncière réservée. La réalisation de la cantine scolaire de l’école de Tassoukit n’a toujours pas démarré un projet d’une enveloppe financière de près d’un milliard de centimes qui se morfond dans les tiroirs des responsables. Et la liste est encore très longue. Sur un autre volet, il faut signaler que plusieurs quartiers sont dépourvus d’électricité depuis des années, c’est le cas d’une dizaine de foyers à Ighil Imoula et plus de soixante autres foyers aux quartiers Nadour, Tisseguimt et de Tigrine.

B. K.

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