Le trafic de devise, c’est fini

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L’année 2006 sera celle de la mise en œuvre de la jonction entre l’action de l’Etat et l’amélioration du cadre de vie des citoyens et également du marché national. Des mesures draconiennes seront, dans ce cadre, mises en place notamment pour la régulation du marché d’échange et aussi la gestion des institutions financières et la lutte contre le blanchiment d’argent. Le ministre des Finances, Mourad Medelci, intervenu hier lors d’une journée d’étude organisée par la chambre basse parlementaire sous le thème « la reforme bancaire et monétaire en Algérie », a exprimé son désarroi quant à l’ampleur qu’a pris le secteur parallèle de la devise. « C’est honteux », fulmina-t-il avant d’annoncer qu’à partir de 2006, des mécanismes susceptibles d’apporter plus de transparence, maîtrisant à l’occasion les dérapages constatés ici et là, seront déployés. Il a ainsi indiqué qu’un projet d’étude est en phase de réalisation. Celui-ci a trait à la mise en place d’un arsenal de contrôle capable à mettre un terme à la série de scandales ayant entaché nos institutions financières, notamment durant l’exercice 2005. A ce sujet, le premier argentier du pays fortement interpellé par les députés, revenus même à l’affaire Khalifa, a indiqué « nous ne pouvons comparer ce genre de scandale à un accident de la route car quand il y a dérive, celle-ci remonte toujours à 3 ou 4 ans, si ce n’est plus, car il n’y avait pas de moyens. Or aujourd’hui nous disposons d’un dispositif de contrôle rigoureux ». Expliquant aux membres de la section financière de l’APN, initiatrice de cette rencontre, première du genre à laquelle a pris part également Karim Djoudi, ministre délégué chargé de l’application de la réforme bancaire, le président de l’Association des banques et des établissements financièrs ABEF et le gouverneur de la banque d’Algérie, les tenants et aboutissants du processus de la réforme lancé depuis deux ans, le premier argentier du pays a de prime abord souligné que ce dernier se « renforcera de façon déterminée et progressive et une phase de stabilisation est attendue à partir de 2007 ». Il a également souligné que ce dossier de réforme « reste ouvert ». Plus rassurant, il ajoutera qu’une multitude de changements seront introduits incessamment. Annoncé pour le mois de juin, le nouveau système monétaire sera opérationnel au courant du premier trimestre de la nouvelle année et sa généralisation se fera graduellement, précisera Medelci avant de passer à la présentation de la situation monétaire, qui d’après lui augure de bons auspices, vu le taux de bonification des ressources réalisées en 2005. La liquidité bancaire a atteint les 1600 milliards de dinars. Pas moins de 94 % des ressources ont été collectées par les banques publiques au nombre de six et 6 % par les privées au nombre en 16. Le montant du déficit public est assuré à 100% par contre les banques publiques. Quant à l’attribution des crédits, elle est assurée à hauteur de 34 % par ces dernières. De son côté, Bekhalfa, représentant de l’ABEF, a fait savoir dans ce sens que le marché des crédits est en nette amélioration dans la mesure où il progresse de 15 à 20 % chaque année. Globalement, soulignera le gouverneur de la banque d’Alger, la situation monétaire est stable. En perspective de 2006, le représentant de l’ABEF indiquera que le stock des crédits dépassera les 156 milliards de dinars. L’activité du marché des crédits connait une dynamisation sans précédent, soulignera le même intervenant, notamment au profit des particuliers. Sur le sujet à l’ordre du jour, celui indiquera que l’extension de la place monétaire constitue une des préoccupations attendues dans le cadre de la réforme. l’ABEF estime que le 22 banques ne peuvent répondre efficacement à la forte demande. Même s’il y a eu une avancée considérable, l’application des réformes bancaires demeure très lente. Sont concernés par ce processus, le système monétaire et celui des assurances.

Réformes, objectifs et contraintes La bonne gouvernance, l’amélioration des prestations de services, la modernisation du système monétaires, le renforcement du marché des capitaux et de la couverture des crédits sont entre autres les objectifs fixés à atteindre. Le citoyen est le premier gagnant, dira le ministre dans la mesure où des facilitations seront introduites. Pour ce qui est des contraintes, le représentant du ministère des finances a déploré, entre autre, la destructuration du portefeuille public, l’absence des institutions non-bancaires et les outils d’identification de la demande. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la journée d’étude a été sanctionnée par une série de recommandations, citons entre autres, la mise en place d’un dispositif d’étique et de contrôle, la régulation du marché échanges, l’amélioration de la relation banque- client et le développement des activités bancaires.

Wassila Ould Hamouda

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