“Le référendum ou le retour à la guerre”

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“Notre cause est juste et tôt ou tard, nous la ferons triompher”, a déclaré la ministre de la Culture et du Sport de la République arabe sahrouie démocratique, Meriem Es-Salek, lors d’un point de presse qu’elle a tenu hier en milieu d’après-midi, à la Maison de la culture Rachid-Mimouni de Boumerdès, juste avant l’ouverture des journées de formation artistiques pour les enfants sahraouis. Accompagnée de l’ambassadeur de la RASD accrédité à Alger, Mohamed Yeslem Bessayet, d’autres responsables locaux et du député FLN, M. Bouguetaya, la ministre de la Culture sahraouie précisera, d’emblée, que la cause de son peuple est actuellement reconnue par 73 pays, avec la voix de l’Uruguay qui vient d’être rajoutée avant-hier, dans cette optique. Faisant une nette distinction entre le terrorisme et la nécessité du combat libéral contre le joug du colonialisme, l’oratrice expliquera que “chez nous, le machiavélisme est banni”. Digression : la communauté internationale doit savoir que nous sommes toujours disposés à privilégier la solution politique, pacifique, pour rétablir notre droit à l’autodétermination.La RASD adhère depuis 1991, rappellera-t-elle, à la proposition d’organiser un référendum d’autodétermination conformément au plan de James Backer, approuvé par le Conseil de sécurité. Mais en face, le pouvoir marocain fait tout pour bloquer un tel processus. A El Ayoun, une des principales contréee sahraouies occupées, la répression a fait encore des victimes parmi la population. Il y a trois jours, lors d’une manifestation pacifique, les forces armées du Makhzen ont arrêté, a-t-elle signalé, deux jeunes femmes. Agées entre 30 et 35 ans, les deux captives ont été déshabillées, torturées avant d’être relâchées. Un vieil homme de 82 ans sera, lui aussi, roué de coups par les policiers. Alors que des dizaines de jeunes sahraouis sont portés disparus. Ce ne sont, dit-elle, que quelques exemples de souffrances vécues par le peuple sahraoui, qui attend un geste salvateur de la communauté internationale. Des pays expriment leur soutien à cette cause. D’autres privilégient, a-t-elle analysé, leurs intérêts au détriment des principes humanitaires et des résolutions de l’ONU, portant sur le droit des peuples à s’affranchir du joug colonial.Enumérant les relations qu’entretient la RASD avec l’extérieur, Meriem Es-Salek avouera qu’elles sont très réduites dans la sphère arabe, notamment avec les pays à gouvernance royale. Dans le même contexte, elle rappellera que la Libye a retiré son soutien à la RASD en 1982, sous la contrainte de la France, suite à l’affaire de Lockerbie où l’on impliquait le régime de Mouammar El Khadafi.L’oratrice conclura que les nations éprises de paix, comme l’Algérie, ne peuvent que soutenir les Sahraouis dans leur combat. Un important soutien à ces derniers provient aussi des organisations humanitaires internationales, entre autres les groupes d’intellectuels d’Espagne en particulier et d’Occident en général. Et si le Maroc persiste dans sa politique expansionniste — encouragé dans son aveuglement par certaines forces impérialistes et surtout la France —, nous serions dans l’obligation de recourir encore une fois au langage des armes, a-t-elle prévenu.Une paix réalisée par le biais d’un référendum — en symbiose avec les principes de démocratie — est préférable à celle qu’on obtient au bout des fusils, a-t-elle analysé.

Salim Haddou

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