Les lycéens de M’Kira sont entrés à nouveau en grève depuis la matinée d’hier. En effet, si depuis son ouverture, l’année passée, comme annexe en attendant la fin des travaux de réalisation du nouveau lycée, les élèves qui fréquentent cet établissement d’enseignement secondaire n’ont pas cessé de revendiquer l’amélioration de leurs conditions de scolarité cette fois-ci, ils sont montés au créneau pour exiger l’affectation, le plus vite possible, des professeurs manquants. « Depuis le début de l’année, plusieurs enseignants ne sont pas encore affectés et leurs postes sont toujours vacants, et ce n’est pas la question d’un ou de deux professeurs », nous déclarent plusieurs élèves dont la plupart sont restés durant toute la matinée à faire les cent pas, à l’intérieur de la cour. Ainsi, on nous citera les postes de physique, Tamazight, technologie entre autres, qui ne sont pas encore pourvus. « Dans de telles conditions, comment voulez-vous qu’on prépare les épreuves du baccalauréat normalement lorsque, comme vous le savez, plus que nous, tous les cours sont complémentaires les uns les autres. Donc, les professeurs sont obligés de coordonner entre eux pour que ni eux, ni les élèves n’auront de problèmes de compréhension, mais si deux professeurs manquent, c’est toute la chaîne qui est rompue », tentent de nous expliquer ces élèves, candidats aux épreuves du baccalauréat qui estiment, à juste titre, qu’ils sont placés déjà dans une situation d’échec programmé. « Nous sommes issus tous, comme on est, de familles défavorisées et à M’Kira. Vous pouvez faire votre petite enquête, il n’y a aucun lycéen qui peut se permettre des cours de soutien ou de suivre des cours particuliers qui n’existent même pas d’ailleurs. C’est indécent déjà pour les enseignants d’ici de s’adonner à cette pratique qui existe dans les villes », ajoutent nos jeunes interlocuteurs qui espèrent que leur message soit entendu et que leurs revendications soient prises en charge immédiatement.
Essaid Mouas