La loi de finances signée dans les délais

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Le président de la République, de retour au pays après sa convalescence, a signé hier après-midi, la loi de finances 2006, qui entrera en vigueur, à en croire le ministre des Finances, Mourad Medelci, qui est intervenu jeudi dernier sur les ondes de la Chaîne II, demain 2 janvier 2006. La loi de finances doit impérativement être signée au plus tard le 31 décembre par le président de la République, au cours d’une cérémonie solennelle et officielle. Le délai a donc été respecté hier. Rappelons brièvement certaines des principales dispositions de cette loi pour 2006. Tout d’abord, il y a lieu de signaler que le prix de référence de la nouvelle loi est maintenu au seuil de 19 dollars le baril de pétrole. Cela malgré les envolées successives sans précédent que les cours mondiaux ont connu durant 2005, le prix du baril ayant franchi la barre historique de 60 dollars et même de 70 USD. C’est le point qui a le plus essuyé de critiques de part et d’autre dans l’enceinte de l’hémicycle Zighout Youcef, et même en dehors, de la part d’experts pétroliers et financiers. Le ministre des Finances a eu, durant ses interventions lors des débats sur la loi et lors de ses nombreuses sorties médiatiques, à user de tout son argumentaire pour tenter de convaincre de la justesse de son choix. Mourad Medelci a expliqué que le prix de référence ainsi maintenu permettra non seulement d’assurer un équilibre économique durant la période 2005-2009, mais également de « sécuriser et de contribuer à moyen terme à la progression de la dépense publique ». Il ajoutera que le prix n’a pas d’effet limitatif sur la dépense publique. Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, qui a volé au secours de son collègue, appuiera lui son argumentation sur la volatilité des prix mondiaux de brut, qui pourrait connaître des baisses brutales à l’avenir. Chose qui justifie « ces mesures de prudence » de la part de l’Etat. L’argument a finalement réussi à convaincre, puisque les députés ont, dans leur majorité, reconduit le même prix de référence pour 2006. Il y a lieu de signaler, d’autre part, que les recettes en hydrocarbures ont atteint à la fin de cette année, 41 milliards USD, contre 31 milliards pour la fin 2004. Les réserves de change ont atteint, selon le premier argentier du pays, quelques 55 milliards USD. Tout cela fera dire à ce dernier que « notre position est loin d’être amère ». Pour 2006, la dépense budgétaire est évaluée à 2 631 milliards DA, soit une augmentation de 14,3 % de celle de 2005, dont 1 348 milliards DA sont alloués au budget d’équipement et 1 283 milliards DA au budget de fonctionnement, selon les dispositions de la loi de finances 2006. Les pouvoirs publics prévoient également en 2006, la création de pas moins de 22 500 postes budgétaires pour les institutions et les administrations publiques et 462 500 équivalent en emplois, à travers les dispositifs de promotion de l’emploi, dont 176 000 seront alloués au secteur de l’agriculture. Après un vote pour le moins houleux, l’article autorisant l’importation des alcools, figurant dans le texte de la loi de finances complémentaire, a été en fin de compte reconduit pour 2006. Le texte de la loi 2006, n’introduit aucune augmentation dans le prix de cession des carburants. Le prix de l’essence, mazout et autres carburants restera donc, pour 2006, identique celui définit par le décret exécutif du 15 janvier 2005. La nouvelle loi prévoit dans le domaine du commerce extérieur, de nouvelles mesures visant à mieux réglementer l’activité et amoindrir les pratiques illégales, comme celle de la domiciliation bancaire obligatoire pour les importateurs. En restant dans le même volet, le ministre des Finances, dans l’une de ces interventions à l’APN, a souligné que le taux de change retenu pour 2006 sera de l’ordre de 74 DA pour 1 USD. Selon Medelci, il est attendu un accroissement de 8% du rythme des importations par rapport à 2005, soit 22,5 milliards USD. L’année 2006 sera, ne cesse-t-on de répéter, celle de la cueillette des fruits de la réforme bancaire, qu’on dit « sorti du tunnel », avec l’entrée en vigueur du nouveau système de paiement, de la sécurisation des opérations bancaires et de la transparence dans les transactions, pour éviter de « tomber dans les mêmes erreurs », à reprendre les affirmations du grand argentier du pays.

Elias Ben

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