Deux pièces de Béjaïa au programme

Partager

Cette année, le Festival se déroule du 5 au 12 de ce mois de mars. Il est dédié à la défunte actrice Fatiha Berber qui nous a quittés récemment.

Sur la douzaine de pièces qui seront présentées à ce Festival, deux d’entre elles viennent de Béjaïa. Cinq théâtres régionaux vont participer à cet événement : Constantine, Annaba, Batna, Skikda, Saida. D’autres pièces seront également présentées dans les cités universitaires d’Annaba, venues d’aussi loin que Tamanrasset. De même, verra-t-on la participation du TNA, le Théâtre National Algérien. Sonia Mekkiou, la commissaire du Festival, et néanmoins directrice du Théâtre Régional Azzedine Médjoubi de Annaba, a confirmé l’organisation d’une exposition consacrée à Fatiha Berber et Liliane El Hachemi. Notons également que ce Festival verra le retour de Ziani Cherif-Ayad, qui présentera hors compétition sa nouvelle pièce «Noces de Sang». Le Théâtre Régional de Béjaïa, selon nos sources, présentera deux pièces. L’une, mise en scène par Elsa Hamnane, raconte l’histoire du célèbre voyageur Ibn Batuta. Parti de Tanger au Maroc, il sillonnera le monde et tentera d’en découvrir toutes les facettes. Il ira en Inde, en Russie, aux Iles Seychelles, … à la découverte du monde. Il est intéressant de signaler quand même qu’Ibn Batuta, de son vrai nom Ait Batuta, était Amazigh. Il a fait encore mieux que l’Italien Marco Polo qui a beaucoup voyagé mais au frais de son gouvernement. Ce n’était pas le cas du Tangérois qui devait, en même temps, travailler pour subvenir à ses besoins. Très belle pièce, jouée par une troupe au rythme époustouflant. L’autre pièce de Béjaïa est celle de Walid Bouchebah, présentée récemment en avant-première au TRB. Coproduite par la coopérative Banat Houwa et le TRB, elle est inspirée d’une œuvre du dramaturge espagnol, Federico Garcia llorca, elle traite de la problématique de l’héritage au féminin. Un père de famille décède sans laisser de descendant mâle. Sa veuve et ses trois filles sont confrontées à la convoitise de la famille qui espère récupérer les biens du défunt, au risque de mettre dehors sa femme et ses enfants. Le titre de la pièce, «Article 146», fait référence au Code de la Famille en Algérie. Walid Bouchebbah a présenté avec courage cette problématique devant un public fort nombreux, car récurrente en Algérie. Les quatre comédiennes ont interprété avec brio les rôles qui leur avaient été confiés, allant jusqu’à incarner la réalité vécue par la femme algérienne, de façon poignante. La mère inquiète, essaie de protéger plus qu’il n’en faut ses filles. Ses dernières pensent à s’envoler et à convoler. Un dilemme qui sera vécu avec beaucoup de réalisme, d’autant plus que les spectateurs sont pris dans le climat tendu dans lequel les événements se déroulent. Il y a fort à parier que le public annabi appréciera la pièce. Ainsi, la richesse de la production théâtrale bougiote ne sera pas démentie. Il y a fort à parier que le théâtre algérien en ressortira plus enrichi et plus fort que jamais. C’est ce samedi soir que «Article 146» sera présentée au public bonnois.

N. Si Yani

Partager