"On est à l'écoute de nos villageois"

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La Dépêche de Kabylie: Votre mairie est fermée, tout comme la daïra et la poste de la ville par les habitants de Stita. On imagine que la raison ne vous est pas inconnue…

Acem Ahcène: Stita est à l’instar des villages de toute la commune qui est alimentée de la chaîne côtière. Elle manque en matière d’eau potable. C’est la raison principale de leur action à ce que je sache. Sur ce sujet, il faut savoir que la conduite principale se casse quasiment à chaque intempérie. Elle est presque à chaque fois emportée par l’oued. Pas plus loin, d’ailleurs, que la semaine passée, c’est arrivé encore une fois. Ceci dit, il est vrai que même quand la conduite sert au mieux, Stita manque en eau plus que les autres au vu de son isolement, on va dire, par rapport au réseau de distribution. Les villageois réclament alors leur raccordement au nouveau réservoir d’Ichiqar réalisé en 2014. Il faut dire aussi que la mairie a déjà pris en charge ce problème puisque le principe a été tranché et acquis pour ce village. C’est une grande localité de plus de deux mille habitants quand même et l’inconvénient est que les constructions sont très éparses. Donc, c’est un projet qui a un peu pris du temps, il est vrai. Ils réclament aussi l’extension du réseau de distribution, chose qu’on a entamée déjà puisqu’on a réalisé au jour d’aujourd’hui près de 70% du réseau. Et je viens, d’ailleurs, de m’engager (il faisait allusion à la réunion d’urgence tenue, hier matin, au siège de la daïra en présence des directeurs de wilaya) que ce sera à l’APC de finaliser les travaux sur le programme du budget communal. Et le directeur de l’hydraulique s’est, pour sa part, engagé à réaliser le réseau adduction pour alimenter ledit réservoir pour en finir avec ce problème d’eau potable définitivement.

Et pour les autres doléances ?

Ils réclament aussi la fibre optique et en ce qui concerne l’APC, nous avons déjà voté une subvention pour tous les villages de la commune dans ce cadre et Stita est bien inclue dans ce programme. Maintenant, il reste les travaux de génie civil, et le directeur d’Algérie télécom s’est engagé à nous livrer les équipements nécessaires.

Peut-être, l’aménagement urbain aussi ?

Franchement on n’en est pas encore à ce luxe. D’ailleurs, même le chef-lieu souffre de ce manque. Par contre, ils ont aussi un problème de bureau de poste fermé depuis une bonne décennie. C’est une structure qui est très dégradée, qu’on ne peut pas réhabiliter. Donc, il faut la construction d’un nouveau bureau. En attendant, avec Algérie télécom, on a pris attache avec la direction de l’éducation pour satisfaire le comité de village de Stita qui a proposé d’aménager une salle de l’école primaire du village en bureau de poste provisoirement. Pour notre part, ça ne nous pose aucun problème et l’APC prendra en charge l’aménagement de ce local qu’on devra donc soustraire de l’école primaire pour des raisons pratiques. C’est faisable, et la salle s’y prête puisqu’elle est située un peu en retrait des autres salles de cours. Enfin, pourvu que la direction de l’éducation accepte l’idée.

Mais les écoles primaires relèvent des APC non ?

Certes, mais actuellement, on est en pleine année scolaire et la classe est fonctionnelle, le feu vert de la direction de l’éducation est primordial. On ne peut pas se permettre d’entrer et d’engager un chantier dans une école à cette période de l’année scolaire.

Ce sont les seules doléances des villageois ?

Je crois qu’il y a encore le problème du gaz de ville que l’entreprise réalisatrice a du mal à mener à bout. Je pense que l’entreprise a perdu plusieurs de ses ouvriers, donc le chantier va au ralenti, mais en ce qui concerne la Sonelgaz, elle est là présente et prête à entamer l’installation des compteurs. Si mes informations sont bonnes, il reste encore à l’entreprise réalisatrice à faire 150 branchements et c’est tout, sinon le réseau est achevé dans sa totalité.

Et si vous avez un message à transmettre aux villageois de Stita, ce serait lequel ?

Je tiens d’abord à leur dire que nous, en tant qu’élus, on fait de notre mieux pour répartir les projets de la commune équitablement sur les villages, et on fait de notre mieux pour satisfaire les doléances de tous les citoyens. Mais il se trouve que parfois, il y a des procédures qui retardent, des chantiers qui traînent, il est vrai aussi certes, mais ce n’est pas du tout possible de faire tout à tout le monde en même temps. Voilà pourquoi on est contraint de tracer des priorités, et nos portes restent ouvertes à tous les citoyens de la commune pour écouter et discuter des problèmes qui existent et leur trouver une solution dans un cadre organisé basé sur le dialogue et la concertation.

Mais pourquoi a-t-on tendance à attendre une action de rue pour réagir ?

À Makouda, ce n’est pas le cas, puisqu’une réunion a été tenue il y a de cela près de quatre mois entre le comité de village de Stita et les institutions locales de Makouda pour justement discuter de ces problèmes.

Mais visiblement ça n’a servi à rien puisque la situation est arrivée à ce stade…

Je parlais tout à l’heure de procédures, et bien sachez que le problème d’eau par exemple n’a pas été solutionné parce qu’il y a un retard dans l’exécution des programmes. La direction de l’hydraulique, chargée de réaliser l’adduction, n’a pas de nouveau programme pour l’instant. Ce sera normalement à partir du mois d’avril que la direction aura un programme. Je cite encore l’exemple des crédits de payement des PCD, on n’a pas encore ceux de 2014. Cela dit, on ne reste pas les bras croisés, et on cherche toujours des solutions pour alléger les manques à nos concitoyens. C’est pour cela que j’ose les inviter à comprendre et à faire preuve de sagesse et de disponibilité à nous aider à améliorer la situation. Il ne faut surtout pas perdre de vue que les élus comme l’administration restent une émanation de cette population dont on ne peut se soustraire.

Entretien réalisé par D. C.

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