La Vallée de la Soummam à l’écart

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Chaque année, des milliers d’hectares d’arbres fruitiers, notamment de figuiers et d’oliviers, des arbres fétiches qui font la fierté des Kabyles, partent en fumée suite à des incendies de forêts non maîtrisés.

Et pourtant, nous n’avons que quatre mois de crainte des feux de forêts, soit une période qui s’étale du 1er juin au 30 septembre. Le reste de l’année, nous pouvons dormir sur les deux oreilles car nous risquons rarement et exceptionnellement d’avoir un feu de forêt. Ce qu’il y a lieu de révéler, les feux de forêts sont dus souvent à la bêtise humaine et à la baisse de vigilance des organismes chargés de les juguler. Pour preuve tangible, la saison estivale vient de commencer et aucune campagne de lutte contre les incendies de forêts n’a été menée pour le moment dans la vallée de la Soummam. Généralement, une telle campagne devrait être initiée par la conservation des forêts appelée à propager l’information par une large vulgarisation de communiqués à travers les medias et l’organisation de conférences dans l’optique de toucher un grand nombre de citoyens, notamment ceux vivant en zones rurales.  Il est aussi important d’installer des comités de lutte contre les incendies de forêt, notamment dans des communes possédant des pinèdes dans leurs territoires. Des comités qui devront être dotés de moyens humains et matériels adéquats pour des interventions rapides et efficaces, afin d’étouffer tout incendie avant qu’il n’engendre des dégâts importants. Les communes aussi doivent se doter de camions citernes en nombre approprié pour aider, dans le cas échéants, les agents de la Protection civile dans leur besogne quand ils sont débordés. Pour faciliter l’accès aux camions citernes dans les champs et forêts, l’ouverture de nouvelles pistes et l’entretien de celles déjà existantes sont impératifs. Il y a lieu aussi de recenser les points d’eau pour le remplissage rapide de ces camions citernes. Où sont passées les pancartes que nous trouvons aux alentours des pinèdes et portant la consigne « attention aux feux de forêt » écrite en rouge, ou encore celle installées aux abords des routes portant: « Ne jetez pas vos mégots sur les accotements des routes » ? Les ponts et chaussées doivent, en ce qui les concerne, être débarrassés comme il se doit des broussailles qui y poussent ainsi que les tessons de verre des bouteilles de vin et bière, du fait qu’ils sont à l’origine de beaucoup d’incendies de forêt quand ils sont exposés au soleil. Les citoyens aussi doivent s’abstenir d’allumer des feux dans les champs dès la fin du mois de mai. Aussi, il est indiqué aux APC de n’incinérer les ordures de leurs décharges qu’après avoir pris toutes les précautions nécessaires, telles la mobilisation de camions citernes et d’ouvriers pour éviter tout débordement de l’incendie dans la nature. Chaque année, des milliers d’hectares de couvert végétal, des milliers d’arbres fruitiers et des pinèdes toutes entières partent en fumée, alors qu’avec une vigilance accrue, nous pouvons nous épargner tout cela. La lutte contre les incendies de forêt est l’affaire de tous. Organismes publics, citoyens et municipalités doivent se mobiliser pour conjuguer leurs efforts afin de venir à bout des feux de forêts qui se déclarent parfois suite à une baisse de vigilance. Soyons vigilants donc pour la préservation de nos champs et forêts, comme ils le faisaient autrefois nos ancêtres, car la première mesure de lutte contre les feux de forêts est le travail de la terre par les labours et le débroussaillage des champs.  

L. Beddar

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