Cinquante trois ans après l’indépendance, les habitants du village Tafoughalt trouvent encore dans leurs champs des objets ayant appartenu aux militaires français. Parfois, ce sont des casques et d’autres encore ce sont des gourdes et même des douilles de balles. Connu pour être un village martyr quand on sait que dans son carré dédié aux chouhadas, 156 de ses valeureux fils sacrifiés pour la libération du pays y avaient été inhumés au lendemain de l’indépendance. Le capitaine Bafer, premier responsable du camp militaire implanté à Bouziri hante toujours les esprits des moudjahidines et des moudjahidates encore en vie. C’est dire que tout recoin de ce village témoigne d’une forte présence militaire entre 1954 jusqu’à 1962. Avant-hier, ce sont deux citoyens qui creusaient une conduite d’assainissement lesquels ont découvert un objet enfoui sous terre. Sitôt, une partie de cet engin devenue visible, ils ont arrêté les travaux et ont appelé les services de sécurité de Draâ-El-Mizan. Ainsi, des gendarmes accompagnés d’une équipe d’artificiers se sont rendus sur les lieux. Après exhumation de cet objet identifié comme étant un obus datant de la guerre de libération nationale, les artificiers l’ont retiré avec précautions avant de le faire exploser dans un terrain vague situé en dehors du village. Les habitants étaient instruits de ne pas toucher à ce genre d’engins si, par hasard, ils les trouvaient dans leurs champs. «C’est un obus qui n’a pas éclaté lorsqu’il a été largué. Au lendemain de l’indépendance, nous avions trouvé d’autres dans les alentours», nous dira à ce sujet un septuagénaire qui faisait la liaison durant la
Amar Ouramdane